Ce seront des milliards qu’ils réclameront si l’initiative pour la sortie du nucléaire est acceptée le 27 novembre. Des exploitants de centrales suisses ont brandi des chiffres ces derniers jours, sous forme de menace: le groupe Axpo exigera 4,1 milliards, s’il doit tirer la prise de ses centrales pour des raisons politiques. Alpiq évalue ses pertes à 2,5 milliards.
Les initiants bottent en touche, affirmant que ces centrales ne peuvent prétendre à aucun dédommagement puisqu’elles perdent de l’argent. La production nucléaire n’est pas rentable aujourd’hui, rappellent-ils. Et personne ne le conteste: les prix du marché européen s’établissent à trois centimes/kwh, alors que le coût pour produire de l’électricité nucléaire dépasse les quatre centimes/kwh, selon Economiesuisse. Voire le double selon les antinucléaires.
Comment les exploitants peuvent-ils se plaindre d’un potentiel manque à gagner, alors que leur activité tourne à perte? «Cela se justifie économiquement», plaide Stéphane Genoud, professeur spécialisé dans le...