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Bellinzone: Frédéric Hainard de nouveau devant la justice

Frédéric Hainard répond lundi à Bellinzone de faits commis lorsqu'il était procureur fédéral suppléant, avant son accession au Conseil d'Etat neuchâtelois. Il s'agit d'abus d'autorité et de violation de la souveraineté territoriale étrangère.

22 sept. 2014, 14:11
Frédéric Hainard sera-t-il auditionné par le Tribunal régional de Neuchâtel en présence de son ancienne amie et collaboratrice?

Trois jours après sa condamnation par le Tribunal régional de Neuchâtel, Frédéric Hainard se retrouve à nouveau face à la justice. Il comparaît depuis lundi devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) pour des faits commis lorsqu'il était procureur fédéral suppléant.

Frédéric Hainard répond d'abus d'autorité et de violation de la souveraineté étrangère. En février 2009, l'ex-magistrat s'était déplacé au Pérou dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic international de stupéfiants.

Après son arrivée à Lima, il avait appris qu'un ressortissant italien qu'il avait prévu d'interroger dans une prison péruvienne n'avait pas réintégré le pénitencier à l'issue d'un congé. Il avait ensuite pu l'atteindre par téléphone et avait appris que cet homme était à Lausanne, alors qu'il était frappé d'une interdiction d'entrer en Suisse.

Trois jours plus tard, Frédéric Hainard avait pu procéder à l'audition de ce ressortissant italien dans les locaux de l'ambassade de Suisse à Montevideo. Le Ministère public de la Confédération accuse Frédéric Hainard d'avoir exercé une pression inadmissible sur cet homme pour qu'il se déplace en Uruguay, où Frédéric Hainard devait se rendre après son bref passage au Pérou.

Dénégations catégoriques

Devant le TPF, Frédéric Hainard a nié lundi avoir usé d'une quelconque pression pour inciter cet homme à prendre l'avion et à le rejoindre à l'ambassade suisse à Montevideo. "Je n'avais aucun intérêt ni factuel, ni juridique à jouer le méchant" a déclaré l'accusé.

"Je suis catégorique, l'homme que je voulais interroger a effectué le déplacement en Amérique du Sud de son plein gré", a affirmé Frédéric Hainard, en réponse à une question du Président de la Cour des affaires pénales, le juge David Glassey.

"Dire à quelqu'un de venir à l'autre bout du monde est une chose incroyable. Je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse. C'est hallucinant", devait encore déclarer Frédéric Hainard.

L'ex-conseiller d'Etat neuchâtelois a également affirmé qu'il était persuadé que l'audition qu'il avait organisée dans les locaux de l'ambassade de Suisse à Montevideo s'était faite dans les règles. C'est pour cette raison qu'il n'avait pas demandé de commission rogatoire, comme il aurait dû pourtant le faire.

L'ordonnance pénale du procureur extraordinaire Jacques Antenen l'accuse sur ce point d'avoir enfreint les dispositions en matière d'entraide pénale internationale et de s'être rendu coupable d'une violation de la souveraineté étrangère.

Démission frracassante

En tout début de son procès devant le TPF, Frédéric Hainard avait auparavant brièvement relaté son parcours professionnel qui l'a conduit, depuis sa licence en droit en 2000, à obtenir son brevet d'avocat et à exercer le barreau avant d'occuper les fonctions de procureur assistant, puis de procureur suppléant au Ministère public de la Confédération.

Frédéric Hainard a également indiqué pratiquer à nouveau le métier d'avocat après sa démission fracassante du Conseil d'Etat neuchâtelois en 2010. Son procès se poursuivra mardi avec le réquisitoire du procureur Jacques Antenen et la plaidoirie de la défense.

Vendredi dernier, Frédéric Hainard a été condamné à une peine de 40 jours-amende avec sursis pour abus d'autorité, contrainte et faux dans les titres pour des dérapages commis en février et mars 2010, dans le cadre de l'affaire "Olivia", lorsque le magistrat avait procédé à des auditions dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels abus à l'aide sociale.

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