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Berne: manifestation syndicale pour défendre la place industrielle

A l'appel de quatre syndicats, 5000 travailleurs ont afflué samedi après-midi à Berne pour défendre la place industrielle suisse.

22 sept. 2012, 19:04
Demonstranten halten Transparente waehrend einer Demonstration der Gewerkschaft UNIA am Samstag, 22. September 2012, auf dem Bundesplatz in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)

Quelque 5000 travailleurs ont afflué samedi après-midi à Berne pour défendre la place industrielle suisse. A l'appel de quatre syndicats, ils ont revendiqué pacifiquement un renforcement de la convention collective de travail (CCT) et des emplois stables.

La manifestation s'est déroulée sous la pluie, sur la Place fédérale, au coeur de Berne. Elle était organisée par les syndicats Unia, syndicom, l'Association du personnel de la Confédération (APC) et celui du personnel des transports

Ces syndicats appellent les autorités et les acteurs économiques à se mobiliser pour préserver le secteur industriel plutôt que de "choyer les banques". Ce rassemblement est survenu semaines après l'annonce de la suppression de 225 emplois par le fabriquant de machines-outils Tornos à Moutier (BE) et La Chaux-de-Fonds (NE).

Lobby financier

"La place industrielle helvétique est en danger et les autorités font la politique de l'autruche", a lancé conseiller national Corrado Pardini (PS/BE). "L'heure est venue de mener une politique industrielle active axée sur la reconversion éco-sociale."

En s'opposant à une politique industrielle, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann se fait l'homme de main du lobby financier, a critiqué le socialiste bernois.

Il a rappelé que l'industrie contribue pour environ 100 milliards de francs à l'activité économique du pays soit "près de trois fois plus que le secteur bancaire". Les banques ne créent aucune valeur réelle, tout au contraire de l'industrie, a-t-il souligné.

Emplois en danger

Sans politique industrielle en Suisse, des milliers d'emplois sont en danger. Pour M. Pardini, la forte mobilisation de samedi à Berne constitue un signe fort. La paix sociale devrait coûter quelque chose aux employeurs: "à partir d'aujourd'hui elle n'est plus gratuite", a-t-il dit.

La CCT de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux va expirera fin juin 2013. Les négociations en vue de son renouvellement débuteront en novembre entre les employeurs et les syndicats.

Franc fort

Les acquis de cette CCT sont soumis à des pressions sur les salaires et la durée du travail, mais également sur les autres conditions de travail, souligne le syndicat Unia.

Ce dernier s'inquiète de la menace pesant sur 10'000 emmplois si le Conseil fédéral ne se décide pas à mener une politique industrielle et d'innovation active et si la Banque nationale n'augmente pas le cours plancher du franc face à l'euro à au moins 1,40 franc.

Réaction d'Employés Suisse

Des mesures étatiques de politique industrielle n'ont pas leur place dans la CCT du secteur, considère Employés Suisse. Pour cette organisation qui revendique 22'000 membres, il faut améliorer les instruments actuels "au lieu de mettre vainement en place une politique industrielle".

Exiger une politique industrielle étatique conduit les négociations dans la mauvaise direction et les compromet, écrit samedi l'organisation dans un communiqué. Elle se fonde sur une expertise réalisée à sa demande par le professeur d'économie George Sheldon de l'Université de Bâle.

Instrument efficace

Selon ce dernier, une réindustrialisation de la Suisse n'aura pas lieu. "L'analyse de la situation du marché suisse faite par Unia n'est pas pertinente. Par conséquent, les mesures préconisées ne sont pas prometteuses", explique-t-il, cité dans ce communiqué.

La Commission pour la technologie et l'innovation (CTI) est un instrument efficace pour promouvoir des projets de recherche industriels, considère Employés Suisse qui souhaite une augmentation des moyens de la CTI à 100 millions de francs. Cela rendra possible la mise en oeuvre de davantage de projets innovants et de créer des emplois, estime l'organisation.

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