Beaucoup l’ignoraient ou l’avaient oublié. La Suisse, pays sans littoral maritime, se paie une flotte marchande de haute mer. Motif: réquisitionner les navires en cas de crise majeure pour assurer son approvisionnement.
Mais ces bateaux, exploités par des armateurs privés, font suer fonctionnaires fédéraux et politiciens. Cautionnée par la Confédération, la flotte est majoritairement déficitaire, endettée. Sur un total de 49 bateaux, 13 sont en vente forcée, et Berne a déjà dû éponger 215 millions de francs.
L’avarie est importante. Pis, elle pourrait s’aggraver. Et induire des pertes supplémentaires pour la caisse fédérale. Se dirige-t-on vers un naufrage? En charge du dossier, le Département fédéral de l’économie (DEFR) du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann tient à rassurer. «Nous collaborons étroitement avec les armateurs pour éviter toute dépense liée aux cautions.» Il reconnaît toutefois: «L’évolution sur le marché maritime sera décisive.»
Manque de surveillance
C’est effectivement là que le bât pourrait continuer...