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BNS: Christoph Blocher "ne connaît rien" de l'affaire Hildebrand

Christoph Blocher dément être l'informateur dans l'affaire Hildebrand.

02 janv. 2012, 19:24
hildebrand_philipp

Tant la BNS que le Conseil fédéral ont fait examiner les comptes bancaires du président de la Banque nationale Philipp Hildebrand, après que des rumeurs de transactions illégales ont été transmises par un tiers au gouvernement. Soupçonné d'être l'informateur, Christoph Blocher dément.

Le porte-parole du gouvernement André Simonazzi a confirmé des articles en ce sens de la "SonntagsZeitung" et de la "NZZ am Sonntag". En décembre 2011, la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a "reçu des informations de tiers" sur des supposées opérations boursières de M. Hildebrand, en particulier des transactions sur le marché des devises dans le courant de l'année.

Selon les deux journaux dominicaux, l'informateur serait l'ex-conseiller fédéral Christoph Blocher. Mais André Simonazzi, interrogé par l'ats, refuse de préciser. "Il n'appartient pas à la Confédération de confirmer quelles personnes se sont manifestées. Le Conseil fédéral ne donne pas non plus de détails sur les informations livrées par ce tiers", a-t-il dit.

Christoph Blocher: "le temps de se taire"

Christoph Blocher ne s'est pas exprimé tout de suite, laissant le soin à son porte-parole Livio Zanolari de répondre qu'il ne prendrait pas position. "J'ai l'impression que les journaux ont été très, très bien informés par Hildebrand ou par le Conseil fédéral, sans que ceux-ci ne soient cités par les journaux", a dit M.Zanolari, suggérant une fuite.

Interrogé sur l'affaire lundi en marge d'une manifestation à laquelle il participait à Niederglatt (ZH), Christoph Blocher a déclaré qu'il "n'en sait rien". Il n'a pas vu les reproches à son encontre dans la presse.

Et le vice-président de l'UDC d'ajouter au micro de la télévision publique alémanique SF: "il y a un temps pour se taire et un temps pour causer. Dans cette affaire, c'est maintenant le temps pour moi de me taire".

Conseil fédéral informé in corpore

Revenant sur ce qu'a fait la présidente de la Confédération après avoir reçu les informations, le porte-parole du Conseil fédéral a indiqué que Mme Calmy-Rey a convoqué une délégation gouvernementale ad hoc de trois personnes pour discuter du sujet lors d'une séance. Mais "tout le Conseil fédéral a évidemment été informé", a précisé M. Simonazzi.

M. Hildebrand a proposé de lui-même de mettre à disposition toutes ses relations bancaires. Comme le gouvernement est l'autorité de nomination du président du directoire de la BNS, la délégation ad hoc a décidé de faire examiner ces comptes, en prenant en considération l'indépendance de la BNS et l'accord de M. Hildebrand.

Tous les comptes examinés

Kurt Grüter et Michel Huissoud, respectivement directeur et vice-directeur du Contrôle fédéral des finances, ont été personnellement chargés "d'examiner tous les comptes bancaires de M. Hildebrand et des membres de sa famille afin d'évaluer s'il y a eu des transactions qui pourraient être problématiques au regard de sa fonction".

Cette enquête a montré que M. Hildebrand n'a pas bénéficié illicitement et personnellement de l'introduction en septembre du taux plancher face à l'euro et qu'aucune transaction illicite n'a été opérée.

Le Conseil fédéral a auditionné le 23 décembre M. Hildebrand et Hansueli Raggenbass, le président du Conseil de banque de la BNS. Le sujet a été abordé le même jour lors de la séance du gouvernement, relève André Simonazzi.

En tant qu'instance de contrôle de la BNS, le Conseil de banque a mandaté parallèlement une enquête externe du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers. Celle-ci est arrivée aux mêmes conclusions que le Contrôle fédéral des finances. En les rendant publiques le 23 décembre, le Conseil de la BNS avait alors jugé ce dossier "réglé".

Absolument conforme

Kurt Grüter, le directeur du Contrôle fédéral des finances, a confirmé que M. Hildebrand a mis tous les documents à disposition. Dans une interview publiée dans "Der Sonntag", il précise que le président de la BNS a été informé le 15 décembre de rumeurs, émanant de source inconnue, indiquant qu'il "aurait tiré, à titre personnel et de manière illicite, des avantages patrimoniaux" de l'introduction le 6 septembre du taux plancher de 1,20 franc pour un euro.

Une opération d'achat de dollars par son épouse le 15 août et un virement en dollars sur le compte de leur fille ont notamment été examinés par le Contrôle fédéral des finances. Ces opérations avaient été déclarées aux instances de contrôle de la BNS, qui les ont jugées "absolument conformes aux exigences réglementaires".


 
 

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