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Brexit: un coup de frein est attendu sur la croissance suisse dès 2017

L'onde de choc provoquée par le choix des Britanniques de sortir de l'Union européenne pourrait se propager à l'économie helvétique. Selon l'institut de recherches économiques BAKBASEL, la croissance suisse devrait ralentir en 2017 et 2018.

12 juil. 2016, 11:49
A l'annonce du Brexit, le président de la Confédération Johann mSchneider Ammann se voulait rassurant.

La décision des Britanniques de sortir de l'Union européenne (UE) devrait également avoir des conséquences en Suisse, prévient BAKBASEL. Si l'année en cours devrait être épargnée, les deux exercices suivants risquent d'être touchés.

Pour cette année, l'institut conjoncturel bâlois table toujours sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1%, indique-t-il dans un communiqué publié mardi. En revanche, il rabote ses prévisions pour 2017 et 2018, respectivement de 1,7% à 1,5% et de 2,2% à 2%.

Les conséquences du Brexit devraient surtout se faire ressentir en Grande-Bretagne, souligne BAKBASEL. Toutefois, les pays de l'UE seront également touchés et donc par ricochet aussi la Suisse, dont les exportations risquent de souffrir.

Incertitude pour les entreprises

En outre, la pression haussière sur le franc vient encore noircir le tableau. Globalement, la situation est marquée par une incertitude croissante pour les entreprises.

De fortes incertitudes sont également de mise en ce qui concerne l'issue du Brexit et les relations de la Grande-Bretagne avec l'UE. A ce titre, BAKBASEL a prévu plusieurs scénarios.

Dans un scénario de base, l'institut bâlois table sur une activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne - qui formalisera le retrait de la Grande-Bretagne de l'UE - d'ici à la fin de cette année. La sortie se concrétiserait ainsi officiellement fin 2018.

Au final, l'institut conjoncturel attend dans ce scénario un compromis qui satisfera les deux parties. Dans ce cas, l'accès de la Grande-Bretagne au marché européen serait plus difficile qu'actuellement, mais les barrières douanières ne devraient pas massivement augmenter.

Globalement, BAKBASEL a raboté ses prévisions de croissance dans l'UE de 0,2 point à +1,6% en 2017 et +1,5% en 2018. Pour le Royaume-Uni, les économistes bâlois anticipent un PIB en hausse de 1,1% en 2017, au lieu des 2,3% précédemment attendus, et de +1,4% en 2018, contre +2,2% anticipés avant le référendum.

 

Investissements en baisse

En Suisse - toujours dans le scénario de base - BAKBASEL table sur un plus faible développement des investissements des entreprises. Les investissements d'équipement devraient ainsi croître de 0,8% en 2017 (contre 1,4% précédemment) et de 6,4% en 2018 (contre 7,5% précédemment).

La consommation privée, les investissements dans la construction, mais aussi les exportations - quoique légèrement revues à la baisse - vont continuer à tirer la croissance helvétique sur les deux prochaines années, pronostique BAKBASEL. La croissance des exportations devrait atteindre 3,4% en 2017 (contre 3,8% précédemment) et 4,9% en 2018 (contre 5,2% précédemment).

A court terme, la Suisse ne devrait guère profiter d'éventuelles délocalisations d'entreprises britanniques, puisque celles-ci devraient prioritairement viser des pays de l'UE.

Au rayon politique, le Brexit devrait compliquer les négociations entre Berne et Bruxelles au sujet de l'initiative contre l'immigration de masse. L'UE pourrait être tentée d'adopter une ligne plus dure, tant avec la Suisse qu'avec la Grande-Bretagne, afin de réduire les velléités de sortie d'autres pays. Mais, ici aussi, un compromis devrait être trouvé, note BAKBASEL.

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