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Caisse publique: la presse romande pointe un nouveau Röstigraben

La presse romande analyse les résultats de la votation sur la caisse publique. Le constat est clair: Alémaniques et Romands n'appréhendent pas le rôle de l'Etat de la même manière.

29 sept. 2014, 12:26
Si le Valais a largement refusé la caisse publique, la Suisse romande a dit globalement oui.

 "Une gifle": à l'instar de la "Tribune de Genève", la presse romande pointe le "Röstigraben" entre Alémaniques et Romands, au lendemain du "non" des Suisses à l'initiative pour une caisse maladie unique. L'idée d'une caisse publique régionale n'apparaît cependant pas comme la solution.

"Le Röstigraben était attendu, il est au rendez-vous", relève "Le Temps", qui note toutefois que la Suisse alémanique a refusé l'initiative moins nettement que lors de la précédente tentative de la gauche, il y a sept ans.

Mais la méfiance des Alémaniques envers "la caisse unique, perçue comme une grande machine étatique", a fait basculer le scrutin. La différence d’appréciation du rôle de l’Etat entre Alémaniques et Romands "est toujours bien là", abonde "La Liberté".

Changement trop radical

Pour "Le Journal du Jura", les Suisses ont estimé que la refonte du système de santé était une "aventure" trop radicale. Une analyse que partage le quotidien alémanique "Neue Zürcher Zeitung".

D'après le journal zurichois, les Helvètes misent davantage sur une adaptation par étapes du système actuel. La proposition des conseillers d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard et genevois Mauro Poggia d'instaurer des caisses publiques régionales ne convainc pas pour autant la presse romande.

De telles entités devraient recevoir l’aval des Chambres fédérales. "Les assureurs et leurs relais parlementaires ne laisseraient pas ouvrir la brèche", rappelle "La Liberté". "L’initiative sur la caisse unique aura néanmoins permis une légère amélioration de la loi aux Chambres fédérales", note "Le Quotidien Jurassien".

Elle a permis de faire céder le "tout-puissant lobby" au Parlement des assureurs sur le remboursement partiel des primes payées en trop, se félicite "Le Courrier".

Mais les partisans de la caisse unique ont dû admettre que "caisses privées ou caisse publique, les coûts de la santé allaient continuer d’augmenter", explique "Le Quotidien Jurassien". Ainsi, malgré une "opacité aveuglante" de l'actuelle assurance maladie, les citoyens ont préféré s'accrocher à "l'illusion d'un libre choix en matière de santé", renchérit "Le Nouvelliste".

Statu quo provisoire?

La méfiance à l'égard d'un assureur étatique fictif a été plus forte que celle à l'égard des caisses existantes réelles, soulignent de leur côté les quotidiens alémaniques "Tages-Anzeiger" et "Der Bund". Le peuple a été effrayé à l'idée de dépendre d'une seule caisse maladie, écrivent-ils.

Selon la "Berner Zeitung", le résultat montre que les Suisses sont satisfaits de la qualité et du service du système de santé actuel. L'expérience de pays étrangers disposant d'une caisse unique a également montré aux Suisses les limites d'un système étatique, relève quant à elle la "Neue Luzerner Zeitung".

"Le Matin" voit lui au contraire dans ce résultat "un vrai ras-le-bol du système de santé actuel" exprimé par les Romands. La défiance des assurés croît de plus en plus face à un "système opaque et enclin aux dérapages", ajoute "24 heures".

Le résultat de la votation ne signifie pas pour autant une victoire du statu quo, avertit "24 heures". Avec une population qui vieillit de plus en plus et une hausse constante des coûts, une solution doit être trouvée à la hausse "inexorable" des primes.

Si l'augmentation des primes se poursuit, les résultats pourraient être serrés si une autre initiative était lancée, abonde le "Blick". Et la "Neue Zürcher Zeitung" d'avertir: une proposition qui a obtenu davantage de voix qu'il y a sept ans peut passer la rampe une autre fois.

Pas de repos pour les gagnants

Dans tous les cas, les Suisses ne peuvent pas se contenter de réformes "interminables", note "Le Matin". "Il est rare que les promesses et la patience suffisent à guérir un malade".

Même son de cloche du côté de la "Basler Zeitung" qui en appelle à la responsabilité des gagnants. "Ne rien faire, est une invitation à la gauche à lancer une prochaine initiative" en vue d'une caisse publique.

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