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Caisses de pension: l'USS dénonce l'effritement continu des rentes

L'Union syndicale suisse tire la sonnette d'alarme et appelle à contrer l'effritement programmé des rentes des caisses de pension à cause de taux de conversion toujours plus bas. L'un des moyens serait d'agir du côté de l'AVS.

12 avr. 2016, 10:17
Selon le syndicat, les personnes qui ne pourront pas placer au 2e pilier un capital vieillesse d'au moins 500'000 francs ne recevront pas assez d'argent pour maintenir leur niveau de vie l'heure de la retraite venue.

Les quinquagénaires d'aujourd'hui risquent de devoir se contenter d'un 2e pilier beaucoup plus modeste que ce qu'ils auraient dû toucher. L'USS appelle à contrer l'effritement programmé des rentes des caisses de pension à cause de taux de conversion toujours plus bas.

Pour de nombreuses caisses de pension avec prestations surobligatoires, ces taux sur le capital en rente sont déjà descendus au-dessous de 6%, a critiqué mardi l'Union syndicale suisse (USS). La faîtière se fonde sur une récente évaluation de son cru des données de plus de 60 caisses.

Certaines, parmi les plus grosses, font même plonger les taux sous la barre des 5%. Ce dernier cas représente en fin de compte pour les assurés une diminution de 20% des rentes du 2e pilier, calcule l'USS.

Les CFF et la Poste devant

En l'espace de seulement sept ans, les dix plus grandes caisses de pensions du pays ont baissé de plus de 10% leurs taux de conversion, a souligné Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS, devant les médias à Berne, selon la version écrite de son intervention. Les baisses les plus fortes ont été subies par les assurés de la caisse de pension des CFF (-20%), suivis par ceux de la Poste (-17%).

Et les perspectives sont en outre sombres, car pour de nombreuses caisses, la baisse du taux bat son plein ou n'a été décidée que récemment. A l'image de Credit Suisse, qui a décidé d'introduire un nouveau modèle pour le 1er janvier 2017. Il entraînera une baisse des rentes de 20%, note Roger Bartholdi, vice-président de l'Association suisse des employés de banque.

La Constitution stipule que les rentes de l'AVS et du 2e pilier permettent ensemble "de maintenir de manière appropriée le niveau de vie antérieur". Mais selon le syndicat, cet objectif ne sera pas atteint pour beaucoup: les personnes qui ne pourront pas placer au 2e pilier un capital vieillesse d'au moins 500'000 francs ne recevront pas assez d'argent pour maintenir leur niveau de vie.

Agir du côté de l'AVS

D'après l'USS, le moyen le plus simple et le moins coûteux pour renverser la situation reste d'augmenter à nouveau les rentes de l'AVS, qui n'ont pas bougé depuis des décennies. Et de citer l'initiative "AVSplus", qui demande une hausse des rentes de 10% et sur laquelle le peuple se prononcera en 2016.

Un supplément de 200 francs pour les célibataires et 350 francs pour les couples apporterait déjà une amélioration sensible pour les personnes à bas et moyens revenus, a plaidé Paul Rechsteiner, président de l'USS.

Il est clair qu'améliorer les rentes n'est pas gratuit, pour l'AVS non plus, note M. Rechsteiner. Mais les hausses des rentes de l'AVS sont largement plus avantageuses que dans le 2e pilier. Pour toutes celles et tous ceux qui ont un revenu bas ou moyen, jusqu'à 150'000 francs, les rentes de l'AVS présentent un rapport prix-prestation extraordinaire, si on le compare aux autres formes de prévoyance.

L'organisation syndicale rappelle en outre que les cotisations AVS n'ont pas été augmentées depuis 40 ans (4,2% pour l'employeur et autant pour l'employé), alors qu'entretemps celles aux 2e piliers ont bondi jusqu'à plus de 18%.

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