Une longue rampe creusée dans le sol mène vers des portes noires à quelques mètres sous terre. Bienvenue à l’abri antiatomique de la protection civile, dans la commune de Camorino, l’un des quatre centres d’accueil collectifs tessinois pour requérants d’asile, géré par la Croix-Rouge. Une cinquantaine d’hommes, âgés entre 18 et 30 ans, y vivent. Ils viennent d’Erythrée, d’Afghanistan, du Tibet, de la Syrie, de la Turquie, d’Irak... Ils ont vécu la persécution, la guerre ou la pauvreté.
Le bunker de Camorino avait fait parler de lui, en 2017, lors de l’arrestation d’un recruteur de l’Etat islamique travaillant pour la société Argo 1 qui y assurait – sans mandat – la sécurité. Depuis quelques mois, le centre tessinois défraie à nouveau la chronique. Un collectif, R-esistiamo, créé à l’initiative de citoyens de divers horizons, dénonce les conditions de vie qui y seraient «indignes».
La peur de témoigner
Depuis le...