En Suisse, le trafic dans le ciel est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Dans le contexte de canicule actuel, ce taux fait réagir le WWF, qui souhaite que le pollueur paie et non la collectivité comme actuellement. Dans un communiqué publié lundi, l'organisation exige une taxe sur les billets d'avion.
Récoltes perdues, baisse de productivité au travail, valeurs naturelles détruites et frais importants d’adaptation aux inondations, à la canicule et autres conditions climatiques extrêmes... Aujourd'hui, les dégâts occasionnés par le réchauffement sont à la charge des personnes concernées ou de la collectivité. Une violation du principe du pollueur-payeur, selon WWF Suisse.
"Les passagers des compagnies aériennes ne participent en rien aux coûts climatiques. Alors que les usagers des chemins de fer et les automobilistes s’acquittent de divers impôts, les déplacements en avion pour les loisirs sont même subventionnés grâce à de généreuses exonérations fiscales."
Pour le WWF, la Suisse doit prendre l'exemple sur ses voisins français, allemands et britanniques, lesquels ont déjà introduit une taxe écologique sur les billets d'avion. "Une taxe sur les billets d’avion pourrait contribuer à financer les coûts inévitables qu’entraînent les changements climatiques", assure Patrick Hofstetter, responsable Climat et énergie au WWF Suisse.
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L'idée d'une telle taxe a déjà été émise par plusieurs politiciens. La conseillère nationale Priska Seiler Graf (PS) a déposé en 2017 un postulat dans ce sens. En avril dernier, une coalition avait remis une lettre ouverte à Doris Leuthard pour demander une mesure identique, expliquant que des billets d'avion plus chers inciteraient les voyageurs à utiliser davantage le train.
Le WWF compte sur la nouvelle loi sur le CO2, qui sera débattue par le Parlement cette année encore et qui pourrait intégrer une telle taxe. "Ce n’est que de cette manière qu’il sera possible d’abandonner les énergies fossiles d’ici 2040, mesure à laquelle la Suisse s’est engagée en ratifiant l’Accord de Paris sur le climat."