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Cinq ans et demi de prison pour l'agresseur de Marina

Le tribunal n'a pas suivi le réquisitoire de la procureure réclamant dix ans de prison.

09 déc. 2011, 10:26
justice2

Le tribunal criminel de Genève l'a condamné vendredi à 5 ans et demi de prison, admettant une responsabilité légèrement restreinte.

L'homme, âgé de 30 ans, avait tiré un coup de feu en octobre 2010 à Lancy (GE) sur des adolescents avec qui il s'était disputé quelques minutes auparavant. Humilié d'avoir été éconduit par les filles, il était revenu armé de son Glock 17. Le projectile avait entaillé la joue d'un garçon avant de se loger dans la tête de Marina.

Cette jeune fille, aujourd'hui âgée de 16 ans, a le visage à moitié paralysé. Son audition est touchée, elle souffre de migraines, de troubles de l'équilibre et d'angoisses. L'adolescente devra vivre avec cette balle dans son crâne le reste de ses jours.

Le tribunal n'a pas suivi le réquisitoire de la procureure qui réclamait dix ans de prison pour tentative d'assassinat. Les juges ont retenu la tentative de meurtre sur l'un des adolescents. Le prévenu a effectivement "déclaré à plusieurs reprises qu'il voulait se faire le métis", a expliqué la présidente du Tribunal Catherine Gavin.

Mais le tireur n'avait pas l'intention de tuer  les trois autres adolescents, soit Marina, une de ses amies et un autre garçon, estiment les juges. Ils retiennent néanmoins la mise en danger de la vie d'autrui et les lésions corporelles graves.

Repentir sincère

Le tribunal s'est fondé sur les conclusions de l'expert-psychiatre pour reconnaître une responsabilité légèrement restreinte à l'accusé au moment des faits. Le docteur avait diagnostiqué un trouble de la personnalité sur cet homme considéré comme immature et anxieux. Lui-même avait déclaré qu'au moment de tirer: "J'étais comme envoûté, possédé, jamais je n'avais atteint un tel degré de folie".

A la décharge de l'accusé, les juges ont aussi retenu le repentir sincère dont il a fait preuve, en particulier juste après le drame. Le tireur a téléphoné à la police "après le coup de feu dans le souci de la victime", a relevé la présidente Catherine Gavin.

"Sans haine"

La peine privative de liberté de cinq ans et demi, sous déduction des 433 jours déjà passés en détention, est assortie d'un traitement ambulatoire pour le prévenu. Il devra aussi payer des indemnités pour tort moral, dont 75'000 francs pour Marina et 30'000 pour le jeune homme blessé à la joue.

L'avocat de Marina, François Canonica, estime que ce verdict est juridiquement juste car le droit suisse réprime l'intention et non le résultat. L'objectif de la famille était de traverser le procès sans haine et sans indulgence, c'est donc réussi, relève le défenseur. Il insiste aussi sur le courage de sa jeune cliente qui a suivi tout le procès.

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