Agriculteur âgé de 60 ans, le député de l'UDC thurgovienne à la Chambre du peuple affirme se détendre au mieux sur son tracteur, dans les paysage entourant sa ferme à Wängi (TG).
Il y a trois ans, le président de l'Union suisse des paysans a failli être élu au Conseil fédéral malgré lui. Ueli Maurer l'avait finalement emporté d'une seule voix face à Hansjörg Walter, non candidat mais préféré au Zurichois par le centre et la gauche du parlement. "Je ne regrette pas de ne pas être devenu conseiller fédéral", confie à l'ats le Turgovien, assis dans sa cuisine.
Indiscutablement, Hansjörg Walter est davantage apprécié parmi les parlementaires des autres partis que ne le sont nombre de ses camarades de l'UDC. Sa ligne agrarienne et constructive, typique de l'UDC thurgovienne, n'y est pas étrangère.
Election du Conseil fédéral
Malgré les encouragements de son parti, il a renoncé à présenter sa candidature en vue de l'élection au Conseil fédéral, le 14 décembre prochain. En tant que futur président de l'Assemblée fédérale, c'est en revanche lui qui dirigera les opérations. "Je veux rester neutre", souligne-t-il. "J'ai bien sûr une opinion personnelle, mais je la garderai pour moi."
Hansjörg Walter prépare déjà consciencieusement cette journée importante pour la politique suisse. "Je m'entretiendrai avec tous les présidents de groupes parlementaires pour être paré à toutes les éventualités." Et de promettre: "Ce qu'ils me diront, je le traiterait comme un secret de confessionnal."
Pas de conflit d'intérêt
Afin d'éviter tout conflit d'intérêt, l'agriculteur cédera les rênes de l'Union suisse des paysans durant la durée de son mandat de président du Conseil national. Il se retirera même entièrement de cette fonction qu'il occupe depuis 11 ans dans le courant de l'an prochain. "On ne peut pas critiquer le Conseil fédéral et présider à la fois le Conseil national."
La segmentation du centre politique, liée au succès des Vert'libéraux et du PBD aura une influence sur son travail, les premiers formant désormais un groupe indépendant. Un tiers des parlementaires élus le 23 octobre est formé de nouveaux arrivants. "Il faudra s'organiser de manière stricte", prévoit Hansjörg Walter.
Davantage à l'hôtel qu'à la ferme
Conseiller national depuis 12 ans, le Thurgovien vivra l'an prochain à Berne durant 24 semaines au lieu de 16 habituellement. "Toujours dans la même chambre d'hôtel, où je dépose parfois aussi mes affaires personnelles."
Son travail à la ferme se réduira encore davantage que d'habitude. A la fois paysanne et secrétaire particulière, son épouse Madeleine et deux employés s'occuperont du domaine et des 36 vaches laitières. Hansjörg Walter entend cependant aussi donner un coup de main aux aurores, avant de prendre le train pour Berne ou en rentrant en fin de soirée. Sans parler des week-ends.
Après une séance marathon, rien ne vaut un tour en tracteur pour se détendre. "Les paysages idylliques autour de Wängi me donnent le calme et la distance nécessaire par rapport à Berne."