Le scandale de la viande de cheval non déclarée effleure la Suisse, Coop ayant retiré des lasagnes de son assortiment. Pour l'association de défense des consommateurs "Konsumentenschutz", ce n'est pas le moment d'affaiblir la loi sur les denrées alimentaires, qui doit être débattue au printemps au Parlement.
Le détaillant Coop a retiré lundi de son assortiment des lasagnes produites sous sa propre marque afin de procéder à des vérifications, a indiqué mardi à l'ats son porte-parole Urs Meier. Il confirmait une information des quotidiens "Tages-Anzeiger" et "Bund".
Mise en cause dans l'affaire de la viande de cheval, la firme française Comigel figure aussi au nombre des fournisseurs du groupe Coop. Elle se défend toutefois jusqu'ici en se présentant comme l'une des victimes de cette supercherie et pointe du doigt d'autres acteurs de la longue et tortueuse chaîne de production.
Selon l'association alémanique de protection des consommateurs "Konsumentenschutz", les procédures de contrôle des denrées alimentaires sont devenues tellement complexes que les règles sont faciles à contourner. Pour elle, cette affaire démontre que la Suisse n'est pas une île préservée.
Une grande partie de la réglementation alimentaire en Suisse est en effet alignée sur celle de l'Union européenne (UE), notamment en ce qui concerne les règles de traçabilité. L'association demande donc "un examen approfondi" des produits transformés à base de viande de la part des autorités de contrôle et des fournisseurs.
Au vu de cette affaire, "Konsumentenschutz" ne veut pas entendre parler d'un affaiblissement de la loi sur les denrées alimentaires, qui doit être débattue au Conseil national au printemps prochain. Selon l'association de consommateurs, la commission préparatoire recommande de ne plus rendre obligatoire la mention du pays de production et d'aligner encore davantage la réglementation suisse sur celle de l'UE.
La France renforce ses contrôle sur la filière viande
La filière française de viande et poisson sera au centre d'une réunion entre ministres européens et la Commission européenne prévue mercredi à Bruxelles. Elle fait également l'objet de plus de contrôle en France.
La France va "pousser" pour un meilleur étiquetage des produits, a indiqué le ministre français de l'Agriculture Stéphane Le Foll, à l'issue d'une réunion de crise à Paris avec des professionnels de l'agroalimentaire et de la filière viande.
La réunion de Bruxelles permettra de discuter des "mesures nécessaires au niveau de l'Union européenne", a annoncé la présidence irlandaise de l'UE dans un communiqué. Pour M. Le Foll, la Commission européenne, qui "devait faire un rapport à la fin de l'année", doit "aller plus vite" à la lueur du scandale, découvert en fin de semaine passée en Grande-Bretagne.
Sans attendre, le gouvernement français a décidé un "renforcement immédiat" des contrôles de la répression des fraudes, qui va étendre ses recherches au-delà des deux sociétés dans la tourmente, Spanghero et Comigel, a indiqué le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon.
L'ensemble de la filière viande et poisson va être mise "sous surveillance" pendant l'année 2013, a-t-il indiqué.