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Coronavirus: bilan mitigé pour les applications de traçage européennes

En pleine pandémie, le traçage des contacts est devenu un enjeu central de la lutte contre la propagation du virus. Aperçu des initiatives mises en place en Europe.

11 sept. 2020, 10:07
En Suisse, l'application SwissCovid est utilisée par 1,6 millions de personnes.

Suisse: résultat encourageant

Lancée en mai, l’application SwissCovid a été téléchargée 2,3 millions de fois, sur une population de 8,5 millions. Elle est aujourd’hui utilisée activement par 1,6 million de Suisses, ce qui représente 18,5% de la population. 

Développé notamment par l’EPFL, le logiciel suisse est à l’origine du protocole décentralisé utilisé dans la majorité des applications de traçage contre le coronavirus.

 

 

Au début septembre, une moyenne de 56 signalements d’infection était enregistrée chaque jour via l’application.

Allemagne: bon accueil

Lancée en juin, l’application de traçage allemande n’est «pas la panacée, mais un outil supplémentaire précieux pour détecter et interrompre les chaînes d’infection», avait déclaré le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert.

 

 

L’application a été plutôt bien accueillie, y compris par les défenseurs de la protection des données personnelles. Début septembre, elle a été téléchargée 17,8 millions de fois, sur une population de 83 millions de personnes.

Le professeur Wieler, président du Robert Koch-Institut, en tire un constat positif: «L’application fonctionne: plus de 500 personnes dont le test de dépistage du SRAS-CoV-2 s’est révélé positif ont eu l’occasion d’avertir les autres.»

France: gros flop

La version française n’a pas rencontré le succès escompté. Lancée en juin, l’application StopCovid n’a été téléchargée que 2,3 millions de fois, sur une population de 67 millions d’habitants.

Par ailleurs, elle n’a permis de notifier que 72 contacts à risque alors que 1169 utilisateurs s’étaient déclarés positifs.

 

 

Contrairement à ses semblables européennes, l’application StopCovid est basée sur un système de récolte de données dit «centralisé». Les experts en informatique ont été nombreux à critiquer ce protocole, jugé pas assez efficace vu les risques pour la protection des données personnelles. 

Au début septembre, le gendarme français de la vie privée a cependant mis fin à la procédure qu’il avait initiée contre le gouvernement, estimant que les manquements constatés en juillet «avaient cessé».

Italie: démarrage lent

L’application baptisée «Immuni» (immunisés en Français, ndlr) peine à décoller en Italie. Elle a été téléchargée 5,4 millions de fois, sur 60 millions d’habitants. Cela représente en moyenne 9% d’utilisateurs potentiels.

 

 

Selon les autorités, 155 utilisateurs s’étaient déclarés positifs au 1er septembre.

Portugal: système incompatible

L’application portugaise de traçage du Covid-19, baptisée «StayAway Covid» n’a été lancée qu’au début septembre. En quatre jours, elle aurait été téléchargée par 5,3% de la population. 

Le logiciel fait face à des critiques d’associations de défense des consommateurs concernant une possible «mauvaise utilisation des données personnelles.» Le rôle des géants du numérique dans la définition des protocoles de santé est également vivement critiqué.

 

 

Par ailleurs, les médias ont révélé qu’environ 800’000 téléphones portables ne peuvent installer l’application en raison d’incompatibilités informatiques.

Islande: la traque des touristes

L’application «Rakning-19» a subi un déploiement précoce en Islande et a été mise à disposition de la population dès le mois de mai. Les Islandais l’ont adoptée très vite (40% de la population l’ont téléchargée).

Après un plafonnement des téléchargements, l’utilisation de l’application de traçage est repartie à la hausse grâce à l’arrivée des touristes sur l’île. Ces derniers sont en effet fortement encouragés à recourir au logiciel.

 

 

Contrairement aux autres applications en vigueur en Europe, la version islandaise enregistre la position GPS de l’utilisateur, avec son accord préalable. Elle permet de retracer les déplacements des individus en cas d’infection déclarée ou suspectée.

Royaume-Uni: un faux départ

Pour l’instant, aucune application de traçage n’est disponible auprès du grand public en Angleterre. Après des tests, le gouvernement a effectué une volte-face complète à la mi-juin, abandonnant une première version de l’application jugée inefficace.

Les autorités britanniques ont attribué cet échec aux restrictions imposées par Apple sur son téléphone. Elles ont depuis décidé d’opter pour une approche décentralisée qui sera disponible à partir du 24 septembre. 

 

 

La province d’Irlande du Nord et l’Ecosse disposent toutefois de leurs propres applications, lancées respectivement le 31 juillet et le 10 septembre. Elles ont été téléchargées 300’000 et 500’000 fois.

Norvège: trop intrusive

Le développement de l’application a été interrompu en juin par les autorités sanitaires norvégiennes. En cause, un logiciel jugé trop intrusif par l’organisme national de protection des données.

 

 

Le gouvernement espère pouvoir proposer une nouvelle version de l’application avant la fin de l’année. 

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