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Coronavirus: près d’une personne sur deux s’estime moins en danger que les autres

Une analyse des comportements de la population durant la pandémie réalisée par l’EPFZ montre que près de la moitié des personnes interrogées pensent être moins à risque de contracter la maladie Covid-19.

12 août 2020, 12:35
40% des personnes interrogées pensent qu'elles ne courent pas réellement de risque face au Covid-19.

Près de deux personnes âgées sur trois en Suisse alémanique allaient faire leurs courses elles-mêmes au plus fort de la crise du coronavirus, montre une étude de l’EPFZ. Et plus de 40% des personnes interrogées pensent être moins en danger que la moyenne.

L’équipe d’Angela Bearth à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a procédé à deux études longitudinales entre mars et juillet, couvrant la période du semi-confinement jusqu’à l’introduction du port du masque dans les transports publics.

Distanciation sociale peu respectée

Pour la première, 1500 personnes de 18 à 69 ans en Suisse alémanique ont été interrogées à quatre reprises sur leur comportement pendant la crise. La seconde, avec 500 personnes de plus de 59 ans interrogées trois fois, ciblait le principal groupe à risque, explique la chercheuse dans une interview publiée mercredi par l’EPFZ.

 

Angela Bearth et son équipe ont mené deux études sur 2000 personnes depuis le mois de mars.

Résultats: si les mesures d’hygiène ont été globalement bien respectées, l’étude montre qu’environ 60% des personnes âgées allaient faire leurs courses elles-mêmes durant la phase aiguë de la crise. La raison le plus souvent invoquée est un refus d’être mis sous tutelle. En outre, 20% ont vu leurs petits-enfants pendant le semi-confinement.

Selon la chercheuse, cela montre que les mesures de distanciation sociale sont difficiles à mettre en œuvre, notamment chez les personnes âgées qui souvent ne disposent pas des modes de communication numériques pour compenser.

«Biais optimiste»

De manière générale, plus de 40% des personnes interrogées pensent être moins en danger que la moyenne. Seuls 10% estiment être plus à risque. Angela Bearth y voit l’effet du «biais optimiste», un phénomène bien connu en psychologie.

Quant au port du masque, la chercheuse suppose que la communication malheureuse à ce sujet au début de la crise produit toujours ses effets. Parmi les non-porteurs, de nombreuses personnes pensent toujours que le masque n’est pas efficace et inutile lorsque le nombre de cas est bas.

 

 

Les non-porteurs sont également davantage convaincus que le masque protège avant tout les autres. Ils en voient moins l’utilité pour eux-mêmes, ce qui explique aussi pourquoi de nombreuses personnes ne portent pas le masque correctement, souligne la spécialiste.

L’étude montre que le groupe le plus insouciant à cet égard est celui des 35 à 49 ans, tandis que les 20 à 34 ans ont davantage tendance à le porter. Conclusion: «Je doute que l’on puisse s’en remettre à l’altruisme» ou à la transmission d’informations scientifiques, selon Mme Bearth.

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Ces deux études non encore publiées dans une revue scientifique ne sont certes pas représentatives de la population suisse, notamment de la Suisse romande et du Tessin où l’expérience de la pandémie a été différente, concède son auteure. Elles donnent néanmoins une bonne image de la situation, selon elle.

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