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Décès: Michel Buenzod a écrit sa dernière ligne

Ecrivain et infatigable militant popiste, Michel Buenzod est décédé mercredi dans sa 93e année.

06 janv. 2012, 13:14

Michel Buenzod, écrivain, journaliste et militant popiste, est décédé mercredi dernier, au lendemain de son 93 anniversaire. Le Lausannois a signé plusieurs livres et pièces de théâtre. Il avait reçu en 1991 le Prix Bibliomédia et celui des auditeurs de la RSR.

Gauchebdo, l'hebdomadaire romand «de la gauche de la gauche» auquel le défunt collaborait, a salué vendredi son «engagement courageux et exemplaire, sa générosité et son talent». Il avait vécu une histoire passionnée et parfois mouvementée avec le Parti suisse du travail, dont il avait été exclu au début des années 50.

Injustices sociales

Né à Paris en 1919, Michel Buenzod grandit dans la capitale française et, très vite, prend conscience de la pauvreté et des injustices sociales qui frappent le monde ouvrier. A 15 ans, il bat le pavé parisien pour défendre la création du Front populaire.

Installé à Lausanne, il y suit des études commerciales à l'Université. Puis il enseigne le droit commercial à l'Ecole Supérieure de commerce et est adjoint de faculté, en HEC.

Au parti

En 1945, il prend sa carte du POP, mais pas pour longtemps. En 1951, cet ardent militant est exclu en compagnie de quelques autres jeunes intellectuels du mouvement, pour avoir peut-être défendu un stalinisme sans nuance et pour ses critiques de la neutralité helvétique, synonyme à ses yeux de collusion avec les puissances capitalistes.

«J'étais alors très gauchiste», reconnaît-il plusieurs années plus tard. «L'expérience m'a appris que ma position était erronée». Michel Buenzod sera brièvement député au Grand Conseil et conseiller communal à Lausanne de 1945 à 1949.

Distinctions

Il a publié en 1995 une sorte d'autobiographie, «Le temps des camarades», où il parle de «l'immense espoir» qu'a représenté pour lui la révolution socialiste. «Moi Lénine», en 1999, rend hommage au leader soviétique, «grand penseur et acteur du siècle passé».

En 1991, il a reçu le prix Bibliomedia et celui des auditeurs de la Première pour «La fabrique du corps». Ce roman raconte la vie d'André Vesale, anatomiste bruxellois du 16e siècle, qui publia un ouvrage révolutionnaire pour la médecine, «De humani corporis fabrica». Michel Buenzod s'est aussi battu pour améliorer le sort des handicapés mentaux.

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