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Demandes de naturalisations en hausse

Les administrations cantonales romandes constatent une hausse des demandes de naturalisations.

27 févr. 2014, 17:34
Un homme tient son nouveau passeport Suisse biometrique au nouveau centre de biometrie au Flon, ce vendredi 21 janvier 2011 a Lausanne. Ce centre va recolter les donnees biometriques pour les passeports suisse ainsi que pour les cartes de sejour biometrique. A partir du 24 janvier 2011, les titres de sejour biometriques pour les ressortissants etrangers des Etats tiers deviennent obligatoires. (KEYSTONE/Anthony Anex)

Certains étrangers craignent de devoir quitter la Suisse, en réaction à l'incertitude sur les conséquences du vote du 9 février dernier sur l'immigration. Ils sont donc plus nombreux à faire des demandes de naturalisations ou à venir poser des questions sur leur avenir.

Dans le canton de Vaud, la hausse des demandes de naturalisation est significative, a déclaré Steve Maucci, chef du Service de la population du canton de Vaud, revenant sur des informations publiées dans la presse. Elles ont passé à 23,3 démarches par jour du 10 au 25 février, alors que leur nombre s'élevait à 15,8 dossiers du 1er janvier au 9 février.

"Nous avons constaté une inquiétude au lendemain de la votation, alors que ce scrutin ne touchait pas aux naturalisations", explique encore le chef de service. Beaucoup d'étrangers, notamment allemands et français, se sont renseignés sur les procédures.

Selon le responsable, c'est cependant davantage la révision de la loi sur les naturalisations (LN) en discussion au Parlement qui pousse les gens à faire le pas.

En Valais, l'augmentation constatée des demandes de naturalisations semble également découler des débats dans le cadre de la révision de la LN.

Peur de l'expulsion

Des inquiétudes sont également constatées du côté du Jura, où le bureau cantonal des naturalisations remarque depuis trois semaines une hausse sensible des demandes pour des renseignements ou pour l'obtention de formulaires.

Cette évolution n'est pas chiffrée, mais elle concerne avant tout les bénéficiaires d'un permis C, qui craignent d'être renvoyés après la votation du 9 février, selon le bureau des naturalisations.

«Depuis la votation sur l'immigration de masse, notre ligne téléphonique chauffe un peu et on reçoit aussi beaucoup de demandes de renseignements par e-mail.» Responsable du secteur naturalisation à l'Office cantonal neuchâtelois de la population, Laurence Tissot n'a pas de statistiques, mais elle constate que beaucoup de monde recherche des informations. «Je ne peux pas certifier qu'il y a une hausse du nombre de procédures, mais il y a une tendance.»

Dans le canton de Fribourg, "les gens posent fréquemment des questions en relation avec la votation du 9 février aux guichets du Service des naturalisations. Ils s’inquiètent de savoir s’ils devront quitter la Suisse dans le futur", a indiqué à l'ats Jean-Pierre Coussa, chef de service.

Possible effet "boomerang"

Dans le canton de Genève, le secteur des naturalisations ne connaît, pour l'heure, pas de hausse significative de procédures déposées et enregistrées. En revanche, le secteur fait face à une hausse significative d'étrangers remplissant manifestement les conditions d'engagement d'une procédure, explique l'Office cantonal de la population (OCP).

Depuis le oui à l'initiative, de plus en plus d'étrangers viennent se renseigner au guichet de l'OCP et retirer les documents nécessaires leur permettant de déposer une requête. Ils s'informent également par téléphone ou par courriel des conditions d'obtention de la nationalité suisse, mais ce chiffre n'est pas quantifiable, précise l'OCP.

Il risque donc d'y avoir peut-être un effet "boomerang" ces prochains mois ou d'ici la fin de l'année, avec une hausse significative de demandes enregistrées, estime encore l'OCP.

Outre-Sarine, la tendance est tout autre. La grande majorité des cantons n'a pas constaté de hausse significative du nombre de demandes, à l'exception de la ville de Zurich. Cette augmentation y est cependant due à une nouvelle directive, qui permet aux candidats à la naturalisation de déposer un dossier déjà après deux ans de résidence, selon les services concernés.

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