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Démantèlement d'un réseau de traite d'humains

Cinquante Roms ont été interpellés et neuf placés en garde à vue. Ils sont tous originaires du même village.

21 juin 2012, 11:17
Parmi les personnes interpellées, certains sont de "petites mains" qui mendiaient dans la rue.

Une cinquantaine de Roms ont été interpellés et neuf placés en garde à vue mardi et ce mercredi à Annemasse, dans le centre-est de la France, dans le cadre du démantèlement d'un réseau de traite des êtres humains opérant en Suisse et en France.

Tous issus du village roumain de Barbulesti (nord-est de Bucarest), la plupart des Roms interpellés sont «des petites mains qui récoltent de l'argent de diverses manières», à savoir la mendicité, des «escroqueries à la charité», des «petits vols», des braquages, a déclaré à l'AFP le commissaire d'Annemasse, Philippe Guffon.

Réseau tentaculaire

Récolté à la fois en Suisse romande (cantons de Vaud, du Valais et de Genève) et en Haute-Savoie, cet argent était reversé à une dizaine de «chefs» installés à Annemasse, près de la frontière suisse et placés en garde à vue. Eux-mêmes expédiaient ensuite l'argent à leur chef en Roumanie, à Barbulesti.

«Les chefs de réseau étaient en France, les donneurs d'ordre en Roumanie et le réseau en Suisse romande et en Haute-Savoie», a résumé le commissaire. «Les chefs ne franchissaient pas la frontière mais envoyaient leurs hommes côté suisse. Ils récoltaient l'argent et contrôlaient l'activité des individus qu'ils avaient sous leur coupe», a-t-il précisé.

«On est sur des chiffres considérables»

«Sept de ces individus ont envoyé 110.000 euros en un an, via des transferts par Western Union», a ajouté Philippe Guffon. «On est sur des chiffres considérables, sans compter que de l'argent est aussi parti en Roumanie par porteur», a-t-il souligné. Les neuf personnes placées en garde à vue, tous des hommes âgés de 30 à 40 ans, sont suspectées de traite d'êtres humains, d'exploitation de la mendicité en bande organisée et d'escroqueries diverses. Leur garde à vue peut être prolongée pendant 96 heures.

L'opération d'interpellation a nécessité la mobilisation de 96 policiers mardi matin. Elle a été menée en coordination avec la police judiciaire genevoise et les gardes-frontières suisses. La police roumaine a aussi participé à l'enquêtre préliminaire. Evoquant une «collaboration exemplaire» entre services de police, le commissaire Guffon a souligné que la «totalité» des objectifs que s'était fixés la police avaient été remplis.

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