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Dépenses sociales: près des 3/4 pour la vieillesse et la maladie

En Suisse, la protection sociale représente 175 milliards de francs et près des 3/4 de cette somme est destinée à des prestations en faveur de la vieillesse et de la maladie.

04 juil. 2019, 11:47
Globalement, les dépenses pour la protection sociale continuent d’augmenter, surtout à cause des risques et des besoins liés à la vieillesse et à la maladie.

La Suisse et les pays de l’UE consacrent chacun un peu plus du quart de leur PIB à la protection sociale. A elles seules, les prestations en faveur de la vieillesse et de la maladie concentrent en Suisse près des trois quarts du total de 175 milliards de dépenses.

En Suisse en 2017, ces 175 milliards de francs représentaient 26,1% du produit intérieur brut (PIB). Pour les 28 pays de l’Union européenne, les dépenses pour la protection sociale atteignaient cette année-là 27,1% du PIB, peut-on lire dans le 3e Rapport social statistique suisse publié jeudi.

Globalement, les dépenses pour la protection sociale continuent d’augmenter, surtout à cause des risques et des besoins liés à la vieillesse et à la maladie. En Suisse, ces deux domaines représentaient respectivement 42,4% et 31,7% du total des prestations sociales en 2017.

Pas de hausse des dépenses pour le chômage

Les dépenses pour le chômage, quant à elles, ne connaissent pas de tendance à la hausse et ce malgré un nombre de plus en plus important de personnes au chômage au sens du BIT. Après de fortes progressions entre 2001 et 2003 et entre 2008 et 2010, le taux s’est stabilisé pour s’établir à 4,7% en 2018.

Le chômage de longue durée, tendanciellement en hausse ces dernières années, affecte davantage les travailleuses et travailleurs âgés, souligne le Rapport social quadriennal. Si on ajoute à cela la progression du nombre de ménages monoparentaux sur fond de croissance économique modérée, on obtient une hausse du taux de pauvreté depuis 2014.

Pauvreté

En 2017, 8,2% de la population (670’000 personnes) et 4,3% de la population active occupée étaient touchées par la pauvreté en termes de revenu. Comme par le passé, les personnes seules, celles vivant dans un ménage monoparental avec des enfants mineurs ou dans un ménage sans personnes actives occupées, ainsi que les personnes sans formation postobligatoire étaient les plus concernées.

Parallèlement, le taux d’aide sociale pour l’ensemble de la population est resté stable depuis 2005, à l’exception des enfants et des personnes entre 46 à 64 ans pour lesquelles il a augmenté. En 2017, il atteignait 3,3%, d’après le Rapport social de l’Office fédéral de la statistique.

Le Rapport social met en lumière un lien entre le revenu disponible et le taux de socialisation. Avec une moyenne de 4121 francs mensuels par personne en 2016, il apparaît que 4,9% de la population souffrait de solitude et que pour 6% des personnes concernées, il n’était pas possible de voir des amis et autres proches une fois par mois.

Alarmant, selon Caritas

Caritas voit dans ces chiffres une «évolution alarmante». Avec quelque 670’000 personnes touchées, la pauvreté a gagné du terrain, passant de 7,5 à 8,2% de la population en 2017, soit une hausse de 10% en un an. Et Caritas met en exergue un nouveau chiffre, bien plus élevé que prévu.

Durant ces quatre dernières années, 12,8% de personnes en Suisse ont fait l’expérience de la pauvreté au moins pendant une année. Fort de ce constat, l’oeuvre d’entraide lance un nouvel appel à la Confédération, aux cantons et aux communes en faveur d’une action déterminée et d’une politique contraignante et efficace en matière de pauvreté.

Celle-ci est d’autant plus nécessaire que l’évolution constatée est en flagrante contradiction avec l’objectif auquel la Suisse s’est engagée en signant l’Agenda mondial 2030 pour le développement durable. Le but est de réduire de moitié la pauvreté au cours des dix prochaines années. C’est surtout Berne que Caritas vise.

Après le retrait de la Confédération de la lutte contre la pauvreté il y a un an, il apparaît que le problème ne peut pas simplement être rejeté sur les cantons et les communes. Il faut d’urgence mettre en place une stratégie nationale à tous les échelons et en partenariat avec la société civile, affirme Caritas.

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