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"Des mesures drastiques pour éviter la faillite" à Lugano

La ville de Lugano est en fâcheuse posture et devra prendre des mesures drastiques pour éviter la banqueroute. La première d'entre elles est l'augmentation du multiplicateur d'impôts de 70 à 80%.

30 janv. 2014, 15:58
Der Schnee bis in die Niederungen sorgt im Tessin f?r Verkehrsprobleme und beschneite das Quai von Lugano, am Freitag 17.Januar 2014. (KEYSTONE/Karl Mathis)

La ville de Lugano est dans une situation financière désastreuse. La première mesure en vue d'un assainissement des comptes communaux, soit l'augmentation du multiplicateur d'impôts de 70 à 80%, a été annoncée jeudi. D'ici à 2017, la ville devra prendre d'autres mesures drastiques pour éviter la faillite, a dit son maire Marco Borradori.

La présentation du budget 2014 de la ville - qui bouclera sur un déficit de 37,5 millions de francs - a permis à la municipalité de faire le point sur l'état, particulièrement précaire, de ses finances. Les problèmes remontent à quelques années lorsque, dès 2008, les investissements nets ont augmenté de 132% passant de 42,7 millions de francs en 2008 à 99,2 millions en 2013.

Dette d'un milliard de francs

En même temps, a indiqué jeudi Michele Foletti, chef du dicastère des finances de Lugano, la dette publique qui, avant les fusions avec les communes avoisinantes, en 2004, atteignait 41,4 mio de francs, a subi en neuf ans une hausse de 1255%, pour se fixer à 561 mio en 2013. La dette consolidée de la ville atteignait ainsi un milliard de francs en 2013.

Pour parer à cette érosion continuelle des recettes, la première mesure adoptée par la municipalité est la hausse du multiplicateur communal d'impôts de 70 à 80%. Une mesure peu populaire, contestée par la Lega, mais "inévitable" selon le conseiller municipal Michele Foletti, lui-même membre de la Lega.

Pour éviter la banqueroute

La projection financière pour la période 2014-2017 prévoit une chute libre de l'autofinancement qui passera de 1,8 million budgétés pour 2014 à moins 13,5 millions en 2017. En clair, la dette par habitant passerait de 605 francs en 2014 à 895 francs en 2017.

Ainsi, pour éviter que le capital propre de la ville ne s'épuise totalement d'ici 2017, la municipalité va prendre une série de mesures "drastiques" a dit le maire léguiste Marco Borradori. La fortune de la ville a été fortement amputée ces quatre à cinq dernières années par d'importants investissements, par exemple pour la rénovation de l'ex-Hôtel Palace qui deviendra un centre culturel.

Pas la seule ville dans le rouge

Il s'agira de mettre un frein aux coûts structurels, d'améliorer la politique en matière de personnel (sans licencier, a précisé le maire), de revoir les priorités des services fournis - ainsi les vespasiennes publiques vont être fermées - d'introduire une taxe au sac (écologique), et de renégocier la loi sur la péréquation financière notamment.

A titre de comparaison, a souligné le directeur des finances Michele Foletti, trois quarts des villes suisses ont annoncé un budget négatif pour 2014. Une première, selon l'Union des villes suisses qui a publié ces données en automne dernier. Dix villes ont en outre aussi annoncé une hausse des impôts communaux pour 2014.

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