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Des organisations paysannes lancent un référendum contre la politique agricole 2014-2017

Le syndicat Uniterre ainsi que d'autres organisations paysannes ont lancé un référendum contre la politique agricole de la Confédération qui ne permet pas d'assurer l'auto-approvisionnement du pays.

10 avr. 2013, 13:59
La Suisse doit suspendre les négociations avec l'Union européenne en vue d'un accord de libre-échange agricole, estiment les Etats.

La Politique agricole (PA) 2014-2017 n'assure pas l'approvisionnement du pays en aliments sains et de proximité. Fortes de cette opinion, les sections Genève et Zurich du syndicat paysan Uniterre, appuyées par d'autres organisations agricoles, ont lancé mercredi un référendum.

"Le taux d'auto-approvisionnement diminue en Suisse de 10% tous les dix ans. La Suisse présente dans ce domaine l'un des taux les plus bas au monde", a souligné devant les médias à Berne Rudi Berli, responsable de la section Genève d'Uniterre.
 
La Politique agricole 2014-2017 ne contient pas de mesures concrètes pour remédier à cette situation. Le principe de la souveraineté alimentaire a certes été inscrit dans le texte, mais il ne s'agit que d'un "voeu pieux", a enchaîné Willy Cretegny, responsable de l'organisation genevoise La Vrille.
 
Les importations de produits alimentaires ne diminuent pas. Ces aliments sont cultivés à l'étranger selon d'autres normes écologiques et sociales que celles régnant en Suisse, ce qui pose des problèmes de qualité et d'éthique. Les exploitations d'Andalousie, en Espagne, proposent des conditions sociales précaires à leurs travailleurs, a souligné M. Cretegny.
 
Protectionnisme demandé
 
Sous la pression des importations, les paysans suisses éprouvent par ailleurs des difficultés accrues pour écouler leurs produits à des prix leur procurant des revenus acceptables. Il arrive que des récoltes soient détruites car les distributeurs leur préfèrent des aliments étrangers. Ce gaspillage doit être stoppé, ont souligné les référendaires.
 
En conséquence, ils demandent la mise en place de mesures de protection pour les produits alimentaires suisses. Pour eux, les droits de douane prévus par la Politique agricole 2014-2017 pour les aliments étrangers ne suffisent pas et doivent être augmentés.
 
Revenus trop bas
 
Le comité référendaire estime aussi que le revenu des agriculteurs doit être maintenu voire augmenté. La dureté du travail combinée au faible niveau des revenus encourage toujours plus de paysans suisses à vendre leur exploitation. Quelque 2000 exploitations disparaissent chaque année en Suisse. A ce rythme, l'ensemble des domaines agricoles aura disparu d'ici 30 ans, a déclaré Rudi Berli.
 
Markus Müller, de l'organisation lucernoise Landwirtschaft 2020, a illustré la question du revenu par l'exemple du prix des pommes de terre. Si le montant du kilo vendu par les paysans passait de 44 à 54 francs, le consommateur ne paierait son paquet de chips que trois centimes plus cher.
 
Peu de soutien
 
Les référendaires ne jouissent pas d'un soutien très large parmi leurs confrères agriculteurs, qui hésitent encore à les accompagner dans leur démarche. Ainsi, le comité de l'Union suisse des paysans estime que les principes de "Stratégie qualité" et de souveraineté alimentaire figurent dans la PA 2014-2017, comme l'a rappelé son représentant Francis Egger, présent à la conférence de presse.
 
Le comité référendaire compte donc sur l'appui de la population. Il est convaincu "qu'une grande partie d'entre elle est derrière nos objectifs", en particulier concernant l'accès aux produits locaux, a déclaré Rudi Berli
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