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Détournement à Genève: "L'armée suisse ne serait de toute façon pas intervenue"

Même si les Forces aériennes suisses avaient été opérationnelles de nuit, la prise en charge de l'avion éthiopien détourné lundi sur l'aéroport de Genève, n'aurait pas été différente.

19 févr. 2014, 15:45
Pour assurer des interventions aériennes 24 heures sur 24, il faudrait former plus de cent pilotes et investir quelque 30 millions de francs par an.

Le Boeing 767-300 d'Ethiopian Airlines a été escorté par deux Eurofighter de l'armée italienne sur la Péninsule, avant que deux Mirages 2000 français prennent le relais jusqu'à Genève, où l'appareil détourné a atterri à 6h02.

Même si les Forces aériennes helvétiques étaient prêtes à voler avant 8h, elles ne seraient pas intervenues pour quelques kilomètres, a affirmé Ueli Maurer. La Suisse dispose d'un accord avec la France pour ce genre de cas. De plus, le service d'alerte a bien fonctionné, puisque les autorités suisses ont été informées à 4h30 par l'armée italienne, s'est felicité le conseiller fédéral Ueli Maurer.

Même si tout s'est bien passé dans ce cas, le Département de la défense entend assurer le service de police aérienne en dehors des heures de travail normales, a révélé M. Maurer. Ses services ont élaboré un projet afin de mettre en oeuvre une motion en ce sens transmise par les Chambres fédérales en 2010.

30 millions par an

Pour assurer des interventions aériennes 24 heures sur 24, il faudrait former plus de cent pilotes et investir quelque 30 millions de francs par an. Cela ne sera pas possible avant six ans, selon le ministre de la défense. D'autant que le contrôleur aérien Skyguide devrait lui aussi s'adapter à la nouvelle donne.

Le but serait d'avoir toujours un avion prêt à décoller en quinze minutes au plus dans un hangar à Payerne. Le pilote devrait dormir près de l'appareil. Mais il faudrait aussi disposer de personnel au sol, mécaniciens et autres techniciens.

L'armée va procéder par étapes. Avant de pouvoir assurer les trois-huits, elle va probablement se doter de deux équipes, a estimé le conseiller fédéral. Et d'en profiter pour faire une nouvelle fois une publicité en faveur de l'achat de l'avion de combat Gripen.

Questions

Les interventions du service de police aérienne suscitent beaucouop de questions, a jugé M.Maurer. Par exemple, faut-il tirer sur un avion détourné ou le laisser atterrir? Autre problème, la France n'autorise pas le tir dans un tel cas, mais qu'auraient fait les pilotes de Mirage en survolant la Suisse si l'ordre d'attaque avait été donné? Le conseiller fédéral a laissé les interrogations sans réponse.

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