Deux individus sont dans le collimateur du Ministère public de la Confédération (MPC) pour leurs liens présumés avec le groupe l’Etat islamique (EI) en Syrie. Un acte d’accusation a été déposé auprès du Tribunal pénal fédéral.
L’acte vise un double national suisse et italien domicilié à Winterthour (ZH), indique vendredi le MPC dans un communiqué. Le deuxième individu concerné par la procédure est un ressortissant suisse et macédonien, établi à Frauenfeld (TG).
Acte d’accusation
Selon l’acte d’accusation, le binational suisse et italien est accusé de soutien et de participation à l’organisation criminelle EI, ainsi que de violation de l’interdiction de la représentation de la violence. Il lui est également reproché d’avoir voyagé en Syrie sur le territoire de l’Etat islamique, où il aurait rejoint la force de combat Jaish Al Muhajirin-Wal-Ansar.
Le MPC estime qu’il est prouvé qu’après son retour en Suisse, l’accusé a ensuite incité plusieurs personnes à rejoindre l’EI «en utilisant sa réputation de djihadiste de retour». Pour atteindre son objectif de recrutement, l’individu a joué le rôle de «figure de proue salafiste en Suisse». Il était également en contact avec plusieurs éminents recruteurs de l’EI condamnés originaires d’Europe.
Il est enfin reproché à l’Italo-Suisse d’avoir soutenu l’Etat islamique et les organisations apparentées en diffusant du matériel de propagande. Il aurait également été en possession de représentations de violence.
Transit par la Macédoine
Le double national suisse et macédonien est également accusé de soutien ou de participation à l’EI, ainsi que de multiples violations de l’interdiction de la représentation de la violence. Il aurait notamment tenté de partir pour la Syrie via la Macédoine dans le but de rejoindre l’organisation terroriste.
En Macédoine, le résident de Frauenfeld a été empêché par la police locale de poursuivre son voyage, précise le MPC. Ce dernier estime qu’il est prouvé qu’il aurait également recruté une personne pour le compte de l’EI.
Son objectif était de faire en sorte que la personne recrutée se rende sur le territoire de l’EI en Syrie ou en Irak pour rejoindre l’organisation terroriste. Enfin, le MPC reproche à l’accusé d’avoir soutenu cette dernière en diffusant du matériel de propagande et en étant en possession de représentations de violence.
Procédure ouverte en 2015
La procédure pénale du MPC a été ouverte en février 2015, contre inconnu, mais aussi contre l’Italo-Suisse. Elle a ensuite été étendue au second individu.
Le MPC formulera ses réquisitions de peine lors de l’audience principale devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. La présomption d’innocence prévaut jusqu’à ce qu’un jugement soit entré en force, rappelle l’organe fédéral.