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Didier Burkhalter accueille le ministre russe de l'extérieur Sergeï Lavrov à Neuchâtel

Le ministre russe de l'Extérieur, Sergeï Lavrov est reçu ce vendredi par Didier Burkhalter à Neuchâtel.

12 avr. 2013, 13:24
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères Didier Burkhalter a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov vendredi à Neuchâtel.

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères Didier Burkhalter a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov vendredi à Neuchâtel. Au menu des discussions figurait principalement la coopération bilatérale.

En particulier l'accord de libre-échange prévu entre l'union douanière Russie-Bélarus-Kazakhstan et l'AELE (Suisse, Norvège, Liechtenstein, Islande): "Nous souhaitons pouvoir le signer d'ici à mi-2014", a indiqué Didier Burkhalter aux médias après l'entretien.

Les deux ministres ont aussi abordé des questions internationales et multilatérales, dont la présidence suisse de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2014 et la situation dans le Caucase du Sud et en Syrie.

Délégitimiser les dirigeants

Sur le conflit syrien, Sergueï Lavrov a jugé que parmi les diverses recherches de solutions en cours au niveau international, "certaines tentatives contre-productives ne visent qu'à délégitimiser les dirigeants actuels. Cela ne sert à rien, cela ne fait qu'attiser la guerre".

Interrogé par un journaliste sur le souhait de la Suisse que tous les crimes soient portés devant la Cour pénale internationale (CPI), le ministre russe a répondu qu'il n'y a "pas de place pour l'immunité quant aux crimes de guerre si cela est prévu par le droit international. Cet aspect doit être pris en compte dans ce processus complexe" visant à régler le conflit.

"Mais actuellement le plus urgent est de faire cesser la violence. Certains utilisent ces arguments pour faire traîner les discussions et cela ne fait qu'impliquer des morts supplémentaires", a-t-il estimé.

De son côté, Didier Burkhalter a rappelé que dans cette lutte contre l'impunité, "nous avons toujours dit qu'il s'agissait de s'attacher à l'ensemble du cas syrien et non pas sur une seule des parties".

Reconnaissance

Interrogé par un journaliste russe sur une éventuelle médiation suisse dans le cadre des tensions dans la péninsule coréenne, le conseiller fédéral a répondu que la Suisse est prête. Mais "une telle opération ne peut se faire qu'avec l'accord de toutes les parties et ce n'est pas le cas pour le moment". Sergueï Lavrov a dit que la Russie y serait favorable.

Ce dernier a exprimé la reconnaissance de son pays envers la Suisse pour sa représentation très efficace des intérêts russes en Géorgie et des intérêts géorgiens en Russie. Il a aussi souligné que Genève est une plateforme privilégiée pour les discussions sur la sécurité dans le Caucase du Sud.

Au sujet de la future présidence suisse de l'OSCE, Didier Burkhalter a évoqué une concertation assidue avec la Serbie qui prendra le relai en 2015. Il a précisé que deux Suisses officieront comme représentants spéciaux de l'OSCE durant deux ans (pour des raisons de suivi), l'un dans les Balkans de l'Ouest et l'autre dans le Caucase du Sud.

Les journalistes jouent des coudes

Cette visite constituait le quatrième contact direct entre les deux hommes. A l'arrivée du ministre russe, le conseiller fédéral était accompagné par Philippe Gnaegi, président du Conseil d'Etat neuchâtelois, et Thomas Facchinetti, des autorités communales.

L'entretien n'a pas eu lieu au Château mais au Palais du Peyrou. Didier Burkhalter, lui-même neuchâtelois, a noté que l'édifice avait été construit au milieu du 18e siècle, "un demi-siècle avant le début des relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie, dont le 200e anniversaire a lieu l'an prochain".

"Nous nous sommes mis d'accord pour que nos représentations organisent des manifestations pour ce 200e anniversaire dès mai 2014", a précisé Sergueï Lavrov.

Une vingtaine de journalistes suisses et russes jouaient des coudes dans la minuscule pièce surchauffée où les ministres ont fait leurs déclarations. Seuls quatre d'entre eux, définis avant le point de presse, on pu poser des questions.
 

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