Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Didier Burkhalter veut marquer sa présidence grâce aux relations avec l'Europe

Pour briller durant sa présidence à la tête de la Confédration, Didier Burkhalter mise sur les relations avec l'Union européenne.

26 nov. 2013, 08:46
Didier Burkhalter va accéder à la présidence de la Confédération.

Didier Burkhalter accède pour la première fois à la présidence de la Confédération. Le libéral-radical de 53 ans va tenter de mettre à profit son bonus pour renforcer la place et la visibilité de la Suisse dans le monde. Son espoir: accomplir une percée dans les relations bilatérales avec l'UE.

"Nous devons arrêter de voir constamment dans l'UE un ennemi", a lancé récemment le Neuchâtelois dans une interview. Pour lever les blocages empêchant de négocier de nouveaux accords avec Bruxelles, Didier Burkhalter a bousculé les conventions et proposé de laisser la Cour de justice européenne trancher pour résoudre les conflits.

L'idée, conspuée par la droite nationaliste, a surpris son monde. Conseil fédéral et commissions parlementaires compétentes ont néanmoins donné leur feu vert aux négociations. La balle est maintenant dans le camp de Bruxelles.

Auréolé du titre de président de la Confédération, le chef des affaires étrangères (DFAE) espère offrir un deuxième souffle à la voie bilatérale. Ce serait l'occasion de laisser sa trace dans l'histoire gouvernementale, même s'il affirme honnir la personnalisation de la politique.

Grand voyageur

Depuis qu'il a accédé au DFAE après avoir cédé sans regret les affaires sociales, il y a deux ans, le libéral-radical a enchaîné les voyages.

S'il a multiplié les contacts avec les partenaires européens, il n'a pas dédaigné les voyages plus lointains, devenant même le premier ministre des affaires extérieures suisse à se rendre officiellement en Australie et au Vanuatu, en compagnie de son épouse, toujours très présente à ses côtés.

Au chapitre des réalisations, le bilan est nuancé. Certains lui attestent, par sa discrétion, d'avoir réussi à renforcer le rôle de bons offices offerts par la Suisse et attiré des rencontres et des conférences internationales à Genève, sur le nucléaire iranien et le conflit syrien notamment.

Nominations critiquées

D'autres attendent toujours de voir du concret et reprochent au conseiller fédéral son manque de lustre. Depuis son élection, Didier Burkhalter ne s'est jamais départi de son attitude appliquée et un brin crispée, face aux caméras surtout. Il a d'ailleurs décliné toute interview ou commentaire sur l'année présidentielle avant d'être formellement élu, le 4 décembre.

Sa politique de nominations lui a valu des critiques. A commencer par la désignation de l'ancien directeur des assurances sociales, Yves Rossier, au poste de secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, sans mise au concours. Cette pratique, mise en cause même par la commission parlementaire de gestion, s'est répétée lors du choix de plusieurs responsables.

Le directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), Martin Dahinden, a été envoyé jouer les ambassadeurs à Washington. Le conseiller fédéral et le chef du plus grand office du département auraient eu des divergences de vue sur le rôle de la DDC.

Sur la photo, Didier Burkhalter ressemble un peu à un acteur américain de films en noir et blanc. Celui que d'aucuns ont surnommé le "George Clooney du gouvernement", grand adepte du réalisateur américain Clint Eastwood, est pourtant l'antithèse de ses prédécesseurs, les clinquants Pascal Couchepin à l'Intérieur et Micheline Calmy-Rey au DFAE.

Peu de goût aux affaires sociales

Entré au gouvernement en novembre 2009, cet économiste de formation ne s'est pas fait que des amis comme ministre des affaires sociales. Il est parvenu à sortir de l'ornière la prise en charge des médecines alternatives par l'assurance de base. Mais sa décision de supprimer le remboursement des lunettes médicales lui a valu des volées de bois vert et il a dû faire marche arrière pour les enfants.

Sa réforme visant à promouvoir les modèles d'assurance avec réseaux de soins intégrés a échoué à la suite d'un référendum. La 11e révision de l'AVS, héritée de Pascal Couchepin, a été coulée par le Parlement, malgré le compromis proposé par le Neuchâtelois en cours de route.

Idem de sa loi sur la prévention et la promotion de la santé, l'un de ses chevaux de bataille. Autre échec cuisant, le relèvement du taux de conversion du 2e pilier balayé par le peuple en 2010.

Son constat, avoué dans une interview: "au Département de l'intérieur, il a fallu beaucoup se battre sur des questions très ardues, sur des articles de loi très techniques. Au DFAE, j'ai pu ouvrir les fenêtres!".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias