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Dix ans après le crash de Bassersdorf, Crossair clôt le dossier

Le Jumbolino Avro RJ 100 de Crossair parti de Berlin, s'était écrasé à Bassersdorf peu avant l'atterrissage à l'aéroport de Zurich le 24 novembre 2001. Le crash avait fait 24 morts. L'ex-compagnie helvétique boucle l'affaire judiciaire. Les leçons du drame ont été tirées.

23 nov. 2011, 07:27
crossair_bassersdorf

Il y a 10 ans, un avion de la compagnie suisse Crossair s'écrasait dans une forêt près de Bassersdorf (ZH), peu avant l'atterrissage à l'aéroport de Zurich. Le crash du 24 novembre 2001 a fait 24 morts. Les leçons du drame ont été tirées et l'affaire a été bouclée au niveau juridique.

La tragédie est survenue un samedi soir en plein brouillard et alors qu'il neigeait. Peu après 22h00, le Jumbolino de type Avro RJ 100 volait à altitude trop basse et s'écrasait quatre kilomètres avant la piste d'atterrissage numéro 28 visée. Neuf des 33 occupants de l'avion ont survécu. Le pilote et son co-pilote sont morts dans l'accident.

Le vol LX3597 avait décollé peu après 21h00 de l'aéroport de Berlin-Tegel. Dans son approche de l'aéroport de Zurich, le pilote avait fait descendre l'avion trop bas alors qu'il ne voyait pas la piste. Le Bureau d'enquête sur les accidents d'aviation (BEAA) a conclu à une erreur humaine.

Epuisement

La tentative du pilote de reprendre de la hauteur s'est avérée trop tardive. Le commandant de bord était en outre épuisé. Sa concentration et sa capacité à prendre des décisions étaient donc réduites, estime le BEAA.

Les circonstances techniques n'ont pas aidé le pilote: l'atterrissage sur la piste 28 était réputée exigeante, particulièrement par mauvais temps, car il était à l'époque réalisé sans système technique d'assistance.

Après l'accident, l'Office fédéral de l'aviation civile a fermé provisoirement la piste. Les vols d'approche tests qui ont suivi n'ont révélé aucune irrégularité. Entretemps, un système d'atterrissage aux instruments a été installé sur la piste 28. Il permet d'atterrir même en cas de nuages bas et de faible visibilité.

Procédure de sélection adaptée

Crossair a été dissoute quelques mois après le crash en raison de la fin de Swissair, afin de faire place à la compagnie Swiss. Cette dernière a mis en application toutes les recommandations du BEAA, indique à l'ats la porte-parole de la compagnie helvétique Sonja Ptassek.

«Tous les pilotes de l'ancienne Crossair ont dû passer un examen», précise-t-elle. Swiss a en outre adapté les procédures de sélection en vigueur au sein de l'ex-compagnie aux standards internationaux.

L'entreprise ne souhaite en revanche donner aucun renseignement sur le montant des indemnités versées aux familles des victimes du crash de Bassersdorf. «Les exigences ont été satisfaites et toutes les procédures ont été bouclées», affirme Mme Ptassek.

Patrons de Crossair acquittés

Au niveau juridique, l'accident a valu un procès à six cadres de Crossair devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone pour homicide par négligence. Parmi eux figuraient le fondateur de la compagnie Moritz Suter et le directeur général André Dosé. Ils ont toutefois été acquittés.

Les accusations de culture de la peur régnant au sein de l'entreprise n'ont pas pu être étayées par des preuves, ont estimé les juges. Le pilote décédé disposait en outre d'une licence de vol valable et ses vols avaient été exempts de tout reproche durant les 5 ans qui ont précédé l'accident.

Le crash de Bassersdorf s'était inscrit dans une série noire pour l'aviation suisse. En septembre 1998, le vol 111 New York-Genève de Swissair s'était écrasé dans l'Océan atlantique au large de Halifax, au Canada, faisant 229 morts. La compagnie disparaîtra 3 ans plus tard. En janvier 2000, un crash d'un avion de Crossair faisait dix morts à Nassenwil (ZH), après son décollage à Kloten.

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