Le sujet est sensible, brûlant. Il agite de nombreux pays européens. Que faire avec ses ressortissants «djihadistes» emprisonnés en Syrie, ou dans d’autres zones de conflit? En France, lourdement frappée par le terrorisme, le gouvernement prévoit, depuis peu, de ramener ses citoyens au pays pour les y juger. En Suisse, par contre, le Conseil fédéral voit les choses autrement.
Dans sa stratégie, adoptée hier, il exclut de rapatrier activement les Suisses adultes combattant pour l’Etat islamique (EI) – des exceptions pourraient être consenties pour les mineurs. Dans le même temps, l’exécutif tient à ce que les «voyageurs à motivation terroriste ne restent pas impunis» et soient poursuivis sur place, «avec des procédures respectant les normes internationales» de droit. La sécurité de la population suisse passe avant les intérêts individuels de la vingtaine de compatriotes (dont des enfants) se trouvant en Syrie et en Irak, et dont certains vivent en...