Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Double soutien au projet 2050, mais avec de fortes critiques

L'association des entreprises électriques suisses et les organisations environnementales ont apporté leur soutien à la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral.

29 janv. 2013, 14:26
pylone2

La Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral a reçu un double soutien mardi, nuancé toutefois par de sérieuses critiques. L'Association des entreprises électriques suisses a exigé de nombreux correctifs, alors que les organisations environnementales veulent aller plus vite.

L'Alliance-Environnement est "clairement favorable à ce projet historique", a-t-elle indiqué devant les médias à Berne, en réponse à la procédure de consultation qui prend fin jeudi. Mais plutôt qu'à l'horizon 2050, comme proposé par Berne, elle milite pour le passage à une énergie à 100% indigène et renouvelable en 2035 au plus tard.
 
Selon cette alliance - qui regroupe Greenpeace, Pro Natura, la Fondation suisse de l'énergie, le WWF et l'Association transports et environnement -, l'objectif de 2035 est réaliste, mais le Conseil fédéral doit se montrer plus dynamique.
 
En améliorant sensiblement l'efficacité électrique, la répartition pourrait se présenter ainsi: 56,4% d'hydraulique, 24,6% de solaire, 13,1% de biomasse, 3,5% de géothermie et 2,4% d'éolien. Pour y parvenir, les organisations environnementales proposent d'introduire immédiatement une taxe incitative sur l'électricité, qui pourra ensuite être transformée en taxe sur l'énergie.
 
Priorité au photovoltaïque
 
L'alliance met surtout l'accent sur l'énergie photovoltaïque, car même si la force hydraulique constituera toujours la base de la production électrique, 95% de son potentiel est déjà exploité. "Utilisons le grand potentiel de l'énergie solaire dans l'espace construit et sur les infrastructures. Nous préserverons ainsi notre patrimoine naturel et paysager", a dit Rico Kessler, de Pro Natura.
 
Selon les organisations, un agenda doit en outre être fixé pour l'arrêt des centrales nucléaires, contrairement à ce que propose le Conseil fédéral. "Nous voulons une limitation à 40 ans de leur durée d'exploitation", a plaidé Kaspar Schuler, de Greenpeace Suisse. Cela permettrait de sortir de l'atome d'ici à 2025.
 
L'alliance fustige par ailleurs l'idée de construire des centrales à gaz et de subventionner des installations de couplage chaleur-force brûlant des combustibles fossiles. C'est un "plan inutile et nuisible", a dénoncé Ion Karagounis, du WWF Suisse.
 
Corrections exigées
 
L'Association des entreprises électriques suisses soutient elle aussi le projet du Conseil fédéral, mais en exigeant de sérieuses corrections. Elle critique les lacunes en matière de sécurité d'approvisionnement et de stockage de l'électricité, car les énergies renouvelables génèrent une production irrégulière, et lorsque la demande existe, les capacités sont insuffisantes.
 
Pour l'AES, la production, le réseau et le stockage doivent donc être développés de manière coordonnée plutôt que par des mesures isolées. Un cadre régulatoire intégral en matière d'approvisionnement en électricité fait défaut, ce qui porte atteinte à la sécurité d'investissement, a dit Kurt Rohrbach, président de l'AES, devant les médias à Berne.
 
Les entreprises électriques exigent aussi que le système de rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) soit "débureaucratisé". La production à partir d'énergies renouvelables doit être encouragée en fonction de la demande et selon le principe du "nombre maximal de kilowattheures par franc versé", a plaidé Michael Frank, directeur de l'AES.
 
Mettre les PME à contribution
 
L'association demande en outre que les petites et moyennes entreprises (PME) se soumettent à des objectifs en matière d'économies d'énergie. Les PME qui consomment entre 100 et 500 mégawattheures par an doivent s'engager à réduire leur consommation. Actuellement, ces conventions d'objectifs ne concernent que les grandes entreprises.
 
L'AES s'oppose en revanche à la volonté du Conseil fédéral de contraindre les producteurs de courant non seulement à appliquer des mesures d'efficacité à leur propre activité, mais aussi à les mettre en oeuvre auprès des consommateurs finaux en les incitant à des mesures directes. Ce système accroîtrait les tâches administratives.
Votre publicité ici avec IMPACT_medias