Il est souvent mollachu, parfois borgne et toujours un peu pelé. Qu'importe... Le doudou est précieux! Chiffon statufié par les théoriciens post-freudiens, il reste le "passage obligé des bébés vers l’autonomie", assurent les spécialistes. Et pour peu qu’il vienne à se faire la malle, c'est le cataclysme assuré. Mais la résistance s’organise. La page Facebook "Doudou perdu Suisse" vient au secours des parents.
Marché porteur
"Ma maman promenait ma fille quartier Manor à Genève quand elle s'est rendue compte sur le chemin du retour qu'elle avait perdu Doudou! Ma fille y est très attachée et s'endort avec. Je n'ai jamais trouvé de double donc si vous le retrouvez", espère une maman démoralisée, photo à l’appui. Elle est loin d'être la seule à lancer un tel appel au secours. Les petites annonces de parents désarmés se multiplient au rayon des objets trouvés. En France, la demande est telle qu'il existe une foison de sites spécialisés dans la traque de doudous, à l’image de sosdoudou.com ou inspecteurdoudou.net.
Mais dans ce marché porteur, "Doudou perdu Suisse" est le premier service à s'adresser spécifiquement aux Romands. "J’ai créé cette page parce qu'il m’est déjà arrivé de trouver des doudous sur la route. Ça me faisait mal au cœur à chaque fois", explique Maïa Décaillet, habitante de Saillon et administratrice de la page en question. Et de préciser, sourire dans la voix: "Cette initiative n'a rien à voir avec une expérience mal vécue. Je n'ai pas d’enfant. Je suis juste sensible à la cause des doudous perdus".
Clone de réserve
Sa page se démarque de celle de ses "concurrents" par son côté ouvert, accessible à tous. Ici, nul besoin de s'inscrire. A la seule condition d’avoir un profil sur le célèbre réseau social, il est possible de publier la description d’un doudou et de joindre sa photo. Des images que Maïa Décaillet archive et classe dans des albums. Au-delà des classiques "perdu" ou "trouvé", elle innove avec la catégorie "jumeau". De quoi permettre aux parents de retrouver, à partir d'une photo ou du nom de l'original perdu, une peluche semblable, neuve ou déjà mâchouillée. Un clone en quelque sorte.
Maintenant que le concept est en place, la Valaisanne compte sur la participation des internautes, d'où qu'ils viennent en Suisse romande. Et cela semble plutôt bien parti. Mise en ligne le 5 novembre dernier, la page a dépassé les 150 abonnés. Mais pour l'heure, aucun des doudous n’a encore retrouvé son petit propriétaire. Alors à vous de jouer!