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Economie: les managers sont les pires criminels

Le service d'audit KPMG relève dans un rapport que la majorité des malversations économiques est le fait d'employés à responsabilité. Leur implication s'est d'ailleurs accru cette année.

04 févr. 2013, 15:11
kpmg

En matière de criminalité économique, les dommages causés en Suisse par des employés avec statut de cadre et jugés en 2012 ont fortement augmenté, constate KPMG dans son "Forensic Fraud Barometer" publié lundi. Les investisseurs et instituts financiers ont particulièrement souffert.

Le nombre d'affaires de criminalité économique soumis aux tribunaux suisses et clos par ces derniers en 2012 a certes décru, à 64 cas, soit 5 cas de moins que l'année précédente, a relevé le cabinet d'audit et conseil dans son étude. Le montant total des dommages a lui aussi légèrement baissé, de 4,3% par rapport à l'année écoulée, à 497,5 millions de francs.
 
Managers et escrocs
 
Mais le nombre d'employés avec des fonctions dirigeantes condamnés pour des délits économiques l'année dernière a pour sa part fortement rebondi, à 24 cas contre seulement 5 en 2011, et 15 en 2010. La somme des dommages qu'ils ont causés a atteint 273 millions de francs, après 8,9 millions en 2011, et 221 millions un an plus tôt.
 
Les agissements des escrocs par métier ont été le deuxième plus important facteur de dommages, avec 9 cas (5 en 2011) portant sur un total de 155 millions de francs (68,7 millions en 2011). Les autres cas concernent des clients, des employés subalternes, des auteurs divers, ainsi que la criminalité organisée. Celle-ci n'a toutefois été reconnue que dans 3 affaires, pour un montant cumulé de 2,6 millions.
 
Investisseurs plumés
 
Du côté des lésés, la catégorie des investisseurs est de loin la plus représentée, avec 14 cas (11 en 2011), pour un montant total de 312,3 millions de francs (117,6 millions en 2011). Suivent les instituts financiers, où les affaires recensées par KPMG représentent 11 cas (8 en 2011) pour un total de dommages de 70,7 millions (45,3 millions en 2011).
 
Les auteurs des malversations ont généralement déclaré utiliser le fruit de leurs activités délictueuses pour le financement de leur train de vie, notamment l'acquisition de biens de luxe, ainsi que pour couvrir des besoins de financement passagers.
 
Zurich en tête
 
Sans surprise, le canton de Zurich présente la majorité des affaires jugées l'année dernière, avec 30 cas pour un montant total de 178,7 millions de francs de dommages.
 
Mais il est talonné par la Suisse centrale en termes de dommages, où seulement 5 affaires ont porté sur un montant cumulé de 132,5 millions. Cette région enregistre aussi le délit condamné le plus haut de l'année, une escroquerie assortie de blanchiment chiffrée à 72,2 millions.
 
En 2011, le palmarès en matière de montant des dommages était largement mené par la région lémanique, où pour seulement 3 cas ils avaient totalisé 270,9 millions de francs. L'année dernière, cette région, avec toujours 3 cas recensés par KPMG, n'affiche que 4,4 millions de dommages.
 
Quant à la région Mittelland, elle a vu juger 6 cas en 2012, pour un total de 41,2 millions, après 13 cas en 2011 mais seulement 12,4 millions de montants délictueux.
 
Zones d'ombre
 
KPGM précise que les cas retenus sont supérieurs à 50'000 francs, jugés ou en instance de jugement devant un tribunal pénal, et ont été mentionnés dans la presse écrite.
 
Autre réserve concernant cette statistique, les délits économiques ne sont généralement découverts qu'après deux à trois ans, et jugés bien plus tard encore. Dans la pratique, nombre d'entreprises touchées n'actionnent pas un tribunal, et le nombre de cas non recensés est vraisemblablement élevé.
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