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Energie: les grands lacs suisses recèlent un énorme potentiel

Les grands lacs suisses constituent une source d’énergie pour l’heure peu utilisée, ils recèlent pourtant d’un énorme potentiel d’approvisionnement en chaleur. Ils pourraient permettre une grande réduction des émissions de CO2.

31 oct. 2019, 17:27
Le lac de Constance a un fort potentiel d'énergie qui va être optimisé.

Les grands lacs suisses recèlent un énorme potentiel d’approvisionnement en chaleur. St-Gall veut en profiter. En collaboration avec les communes, le canton veut ainsi réduire les émissions de CO2 des bâtiments. Genève a déjà franchi le pas.

Le canton de St-Gall veut réduire les émissions de CO2 des bâtiments de 20 à 30% d’ici à 2030. Les installations de chauffage à énergies fossiles doivent être remplacées par des systèmes produisant moins de CO2.

Les grands lacs constituent une source d’énergie jusqu’ici peu utilisée, a indiqué jeudi la chancellerie cantonale. Le potentiel des lacs de Constance, de Walenstadt et de Zurich dépasse largement les besoins des communes riveraines.

Soutien du canton

C’est aux communes, aux fournisseurs locaux d’énergie, aux propriétaires de bâtiments et aux entreprises que reviendra la responsabilité de concrétiser les projets. Ils bénéficieront du soutien financier du canton. Des soirées d’informations sont organisées par l’Office cantonal st-gallois de l’eau et de l’énergie.

Genève a déjà franchi le pas. Depuis dix ans, le réseau hydrothermal «Genève-Lac-Nations» (GLN) construit par les Services industriels de Genève (SIG) rafraîchit notamment les bâtiments de l’ONU, du CICR, du HCR, du Centre international de conférence de Genève (CICG) et du Campus Biotech avec de l’eau captée dans le Léman.

Depuis 2015, les SIG construisent une extension à GLN. Appelé «GeniLac», ce nouveau réseau hydrothermal souterrain s’étendra sur 30 km pour desservir le centre de la ville, Meyrin, l’aéroport, Vernier, Le Grand-Saconnex, Bellevue, Pregny-Chambésy, le quartier «Praille Acacias Vernets» et les Hôpitaux universitaires de Genève. Les travaux devraient être terminés d’ici à 2035.

Eau captée à 45 m de profondeur

Concrètement, l’eau est captée dans le Léman à 45 m de profondeur, à une température moyenne de 7 degrés, expliquent les SIG. Elle est ensuite acheminée jusqu’à une station de pompage, puis passe par un échangeur avant d’être transportée dans un réseau souterrain jusqu’aux bâtiments raccordés.

Ce système permet de remplacer les climatiseurs. Il peut aussi être utilisé pour chauffer les bâtiments. Pour ce faire, il faut installer une pompe à chaleur, ce qui permet de supprimer les chaudières fonctionnant avec des énergies fossiles.

70’000 tonnes de CO2 en moins

«GeniLac» permettra de réduire les émissions de CO2 de 70’000 tonnes par année, soit l’équivalent des émissions annuelles de 7000 personnes. Pour le canton, ces infrastructures constituent «un atout majeur de la transition énergétique» et «un élément-clé de la stratégie énergétique cantonale pour lutter contre le réchauffement climatique».

Le canton de Genève s’est fixé pour objectif de réduire la consommation d’énergies thermiques d’origine fossile de 39% d’ici à 2023. Elles représentent actuellement près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des bâtiments.

Enorme potentiel

Selon une étude publiée en 2014 par l’Institut fédéral des sciences et technologies de l’eau (Eawag), les eaux des grands lacs suisses recèlent «un énorme potentiel» d’approvisionnement en chaleur. Les lacs Léman, de Neuchâtel, des Quatre-Cantons, de Constance et de Thoune pourraient fournir plus de 60 gigawatts de chaleur utilisable. C’est l’équivalent d’environ 60 centrales nucléaires de la puissance de celle de Gösgen.

Puiser un gigawatt en énergie dans un grand lac n’aurait pas d’impact d’un point de vue écologique, car la température de l’eau ne baisserait que de 0,2 degré au maximum, estime l’Eawag. Ce système ne pourrait pas s’appliquer à des lacs plus petits ou moins profonds, car l’impact environnemental n’y serait pas négligeable, mettent en garde les chercheurs.

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