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Enfant maltraité à mort en Argovie: 13 ans de prison requis

En octobre 2014, un garçonnet de 2 ans décède des suites de maltraitance dans le canton d'Argovie. Le procès de l'accusé, le compagnon de la femme de l'enfant, s'est déroulé mardi et mercredi. Treize ans de prison sont requis contre lui. Il n'a reconnu qu'une seule secousse, celle qui aurait mortellement tué le garçonnet.

06 sept. 2017, 19:51
/ Màj. le 06 sept. 2017 à 20:12
Face à la Cour, le principal accusé a reconnu uniquement qu'il avait secoué l'enfant lorsque celui-ci est mort. Le jeune quadragénaire de nationalité suisse affirme toutefois ne l'avoir secoué qu'une fois pour que le petit arrête de pleurer. (illustration)

Le procès de la mort d'un enfant maltraité âgé de 2 ans s'est déroulé mardi et mercredi devant la justice argovienne. Un homme de 40 ans est accusé d'avoir infligé de nombreuses blessures au garçonnet et de l'avoir secoué mortellement. Treize ans de prison sont requis contre lui. La mère de l'enfant est accusée de ne pas avoir protégé le petit. Le jugement sera prononcé mardi.

Les faits qui ont entraîné la mort du garçonnet remontent au mois d'octobre 2014. Quelques mois plus tôt, le compagnon de la maman emménageait chez elle, peu après leur rencontre au printemps de la même année.

La femme aujourd'hui âgée de 32 ans avait quitté son mari violent, le père de l'enfant. Ce dernier ne s'occupait pas de leur fils, contrairement à son nouveau compagnon, a-t-elle déclaré face aux juges du Tribunal de district de Baden. Quant à l'enfant en bas âge, il aurait été hyperactif et difficile à gérer.

 

>> À lire aussi: Maltraitance: le nombre d'enfants maltraités par leurs parents a augmenté en 2016

 

En l'absence de la mère

Aussi, la mère de nationalité allemande n'a jamais mis en doute les explications de son partenaire, alors même que les blessures infligées à l'enfant se sont multipliées depuis son arrivée au sein du foyer familial. Celles-ci sont devenues de plus en plus graves: ecchymoses, bosses à la tête, brûlure à la main, coupures, éraflures, traumatisme crânien.

Ces "accidents" se sont produits à chaque fois en l'absence de la mère et en présence de son partenaire qui lui expliquait alors que l'enfant s'était blessé lui-même. La procureure reproche à la mère d'avoir fermé les yeux pour ne pas mettre en danger sa relation amoureuse et ce, malgré les nombreux incidents suspects, les signes de violence et les explications parfois peu crédibles de son compagnon.

Active dans le domaine médical

"Je n'ai pas été négligente", a répliqué l'accusée qui dit regretter ne pas avoir pu s'imaginer que l'homme, dont elle s'est entretemps séparée, ait pu infliger ces blessures à son enfant. La prévenue, qui travaille dans le domaine médical, a emmené régulièrement le garçonnet chez le médecin, craignant qu'un trouble de la coagulation, voire un trouble nerveux soit à l'origine des bleus de son enfant. Elle relayait alors les explications de son partenaire.

L'avocat a réclamé l'acquittement de sa cliente. La procureure demande au contraire qu'elle soit reconnue coupable d'homicide et lésions corporelles par négligence pour avoir manqué à ses devoirs. Le Ministère public réclame contre elle 14 mois de prison avec sursis.

 

>> À lire aussi: Maltraitance des enfants: les hôpitaux suisses ont recensé 1388 cas, dont 80% infligés par la famille

 

Il n'avoue qu'une seule secousse

Face à la Cour, le principal accusé a reconnu uniquement qu'il avait secoué l'enfant lorsque celui-ci est mort. Le jeune quadragénaire de nationalité suisse affirme toutefois ne l'avoir secoué qu'une fois pour que le petit arrête de pleurer. Selon l'institut médico-légal, les graves blessures cérébrales auxquelles le garçonnet a succombé ont pourtant nécessité entre 10 et 30 secousses de la tête.

Quant aux nombreuses autres blessures dont le garçonnet a souffert au cours des mois qui ont précédé sa mort, l'ex-compagnon de la maman prétend y être totalement étranger. Dans la plupart des cas, il a même déclaré qu'il ne s'en souvenait pas, voire insinué que la mère était en partie responsable des blessures.

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