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Esther Waeber-Kalbermatten insultée au Grand Conseil

«Esther n'aboie pas, la caravane reste.» Cette phrase visant la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten a choqué le Grand Conseil valaisan.

14 sept. 2012, 13:45
Esther Waeber-Kalbermatten a expliqué que l’affaire de la venue des gitans à Collombey-Muraz aurait une suite pénale.

«Esther n’aboie pas, la caravane reste.» Cette phrase visant la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten a choqué le Grand Conseil valaisan. Son auteur, le député-suppléant UDC Guillaume Vanay s’est voulu drôle. Il a aussi remis, en pleine session du Parlement cantonal, une «récompense», une  caravane d’or, à la présidente du Gouvernement pour sa «rare inefficacité», dans l’affaire des gitans de Collombey-Muraz.

Parlement choqué

Le député Jérôme Buttet, au nom du groupe PDC du Bas s’est dit choqué par ce geste «indigne de ce Parlement». Visiblement hors de lui, le président du Grand Conseil, Felix Ruppen, a estimé qu’il s’agissait là d’un geste humiliant et il a emporté en coulisse le «cadeau». Le conseiller d’Etat Maurice Tornay s’est levé lui aussi, pour affirmer l’indignation du Gouvernement, un geste qui a ému sa collègue. Chose rare au Parlement cantonal, ces trois  interventions de désapprobation ont été fortement applaudies.

A la reprise des débats l’après-midi, le député Edmond Perruchoud a présenté les excuses du groupe UDC à Esther Waeber-Kalbermatten pour le dérapage de son collègue.

Passe d’armes verbale

Avant cet incident, une autre passe d’armes a eu lieu dans les travées. C’est le titre d’un postulat émanant du groupe PDC du Centre qui en a été l’objet. «Oiseaux migrateurs ou coucous nuisibles?», a demandé le député Pascal Bridy à propos des gens du voyage.

Des propos que Jean-Henri Dumont (AdG) qualifie «d’insultes inadmissibles». Dans un vibrant plaidoyer, le socialiste a lancé: «Certains ont déjà jugé l’affaire, notamment en parlant de l’utilisation illégale du terrain, alors que la justice ne s’est pas encore prononcée. Si le propriétaire a loué le terrain à deux locataires différents, le problème vient peut-être de lui et non des gens du voyage. La justice tranchera.» Jean-Henri Dumont s’insurge aussi contre ceux qui veulent lancer «une alerte gitans, comme il existe une alerte enlèvement».  «Ce n’est pas une communauté que j’ai attaquée, mais des individus qui ne respectent pas ceux qui les accueille», a rétorqué l’élu démocrate-chrétien.

Une expulsion immédiate

Malgré le combat de gauche, le Grand Conseil a accepté le postulat de Pascal Bridy par 77 oui, 33 non et 3 abstentions. Il demande «au Conseil d’Etat d’établir sans délai un règlement permettant l’expulsion immédiate des contrevenants pour qu’une situation comme celle vécue à Collombey-Muraz ne se reproduise pas.»

Sur le fond

Esther Waeber-Kalbermatten a expliqué que l’affaire de la venue des gitans à Collombey-Muraz aurait une suite pénale. Elle s’est refusé à évoquer cet aspect de la question.

Elle réfute cependant être responsable de l’attitude de la police dans cette affaire. Dans ce genre de situation, «la police travaille sous les ordres du Ministère public et non sous ceux de la cheffe du département.»

La conseillère d’Etat a également rappelé certains faits:  «La sécurité publique était assurée et la population n’était pas en danger. La police a fait en sorte que le public ne soit pas trop importuné par la présence des gens du voyage et aucun blessé n’a été à déplorer.» Elle a encore précisé qu’un plan gitans existe déjà auprès de la police cantonale et qu’il sera remis à jour.

Le conseiller d’Etat Jean-Michel Cina a évoqué la question des aires de séjour pour les gens du voyage. Il a affirmé que pour créer de nouvelles aires, des discussions avec les communes ont été menées, mais n’ont jamais pu aboutir. Une solution pourrait toutefois être trouvée avec une commune haut-valaisanne.

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