«Compte tenu des derniers développements survenus en Europe, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement ne participeront pas à la Conférence des Nations unies sur le développement durable ou n'y participeront que brièvement. La présidente de la Confédération ne pourra donc pas rencontrer comme prévu un certain nombre de chefs d'Etat et de gouvernement», explique le DFF dans un communiqué.
La Suisse sera représentée par la conseillère fédérale Doris Leuthard à la conférence Rio+20. La cheffe du Département fédéral de l'environnement (DETEC) prononcera le discours officiel de la Suisse lors de la réunion plénière et participera à d'autres manifestations.
Sans Obama et Merkel
Selon l'AFP, le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron n'iront pas à Rio, tout comme le président chinois Hu Jintao. Ils ont justifié leur absence par l'élection présidentielle aux Etats-Unis, la crise de la dette en Europe et l'approche de la transition à la tête de la Chine, relève-t-on à l'ONU.
D'autres chefs d'Etat et de gouvernement participeront en revanche au sommet, dont les présidents français François Hollande, russe Vladimir Poutine, sud-africain Jacob Zuma et le Premier ministre indien Manmohan Singh. Les Etats-Unis seront représentés par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, la Chine par le Premier ministre Wen Jiabao.
Le DFF précise que «la Suisse accorde une grande priorité au développement durable» et que Mme Widmer-Schlumpf «soutient expressément l'objectif de la conférence Rio+20, à savoir renouveler et renforcer l'engagement en faveur du développement durable».
Critiques occidentales
Reste que les discussions s'éternisent sur le projet de déclaration finale qui doit être soumis mercredi aux leaders de la planète. Le Brésil répète à l'envi depuis samedi que les négociations seront achevées ce lundi soir mais plusieurs pays laissent entendre qu'elles pourraient se prolonger.
«Ce qui est mis sur la table ne nous va pas», «les conditions d'un accord ne sont pas réunies», a dit Nicole Bricq, ministre française de l'écologie et du développement durable. «Tout commence, on ne veut pas de limites de temps, on peut aller jusqu'au 22 au soir pour négocier», soit le dernier jour du sommet, a-t-elle dit.
Le ministre allemand de l'Environnement Peter Altmaier a estimé lui aussi que même si «l'on allait dans la bonne direction», les négociations n'en étaient qu'à leur «début». «Il y a une marge considérable d'amélioration», a-t-il dit, souhaitant des conclusions «plus claires, plus pointues et plus ambitieuses».
Mme Bricq a parlé elle aussi de «manque de souffle et d'ambition» et d'absence de «débouché vers l'opérationnel», notamment sur les objectifs de développement durable, «qui ne sont que des déclarations d'intentions», et sur la réorganisation institutionnelle.
Texte insuffisant
Pour la Suisse aussi, le projet n'est qu'insuffisamment adapté aux défis du développement durable. Dans la plupart des domaines, le texte ne fait que confirmer ce qui a déjà été décidé et sur certains points il revient même en arrière par rapport aux accords passés, a estimé le porte-parole de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) Adrian Aeschlimann.
Selon lui, Rio+20 devrait pourtant faire la différence sur plusieurs points par rapport aux précédentes décisions.
Dans ce contexte, les critiques fusent. «Le nouveau texte n'a pas résolu la plupart des problèmes essentiels», souligne Martin Khor, directeur général du South Centre, un groupe de pression des pays en développement basé à Genève. «Vu le peu de temps qui reste, ce sera une tâche ardue d'obtenir un accord».