«La population, les médias, les autorités et les personnes intéressées ont besoin d'informations sur les tendances de l'extrême droite et les incidents», a expliqué à l'ats l'expert alémanique en ce domaine Hans Stutz. «Il manque en Suisse des institutions spécialisées qui les traitent et les documentent.»
Pour une telle tâche, la protection de l'Etat serait à la fois «trop coûteuse, trop diletante, parfois arbitraire et en outre, opaque.» En 2011, le SRC n'a eu connaissance que de 51 incidents touchant à l'extrémisme de droite, contre 244 à celui de gauche. Il ne les détaille pas.
Le professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Fribourg, et expert de l'extrême droite, Damir Skenderovic exige «pour des motifs sociaux» un lieu qui puisse observer les débordements non violents d'extrême-droite. Il déplore que le rapport ne donne une nouvelle fois qu'une image partielle de ce milieu.
«Le problème en Suisse est que l'on ne sait rien de précis sur l'extrémisme de droite, que ce soient les autorités ou le monde scientifique. Et même les médias ne perçoivent pas leur responsabilité dans le débat public.»
Une chose est sûre: la violence d'extrême droite et d'extrême gauche ne peuvent pas être abordées de la même façon. Des études démontrent que l'extrême droite s'en prend souvent aux personnes, alors que l'extrême gauche au contraire s'attaque aux symboles et aux biens. Les activités peuvent donc difficilement être comparées.