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Femmes à agressées à Genève: quatre condamnations, une relaxe

Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains, en France, a condamné mercredi quatre hommes à des peines allant de quatre à huit ans d'emprisonnement pour l'agression de cinq jeunes femmes à la sortie d'une discothèque à Genève. Un cinquième prévenu a été relaxé.

21 mai 2020, 09:10
Les cinq jeunes femmes avaient été agressées à la sortie d'une discothèque de Genève (archives).

L'affaire avait fait grand bruit en Suisse. Le 8 août 2018, vers 05h00 du matin, une altercation survenait à la sortie de l'établissement de nuit Le Petit Palace à Genève, alors que celui-ci venait de fermer. Le déclencheur a été les insultes d'un homme envers une femme, traitée de "grosse".

Répondant par d'autres insultes, elle recevait en retour, coups de pied et de poing, au ventre et dans la tête. L'individu était rejoint par quatre autres hommes, alors que quatre autres femmes assistant à la scène intervenaient en défense de la jeune femme.

L'une d'elles, jetée au sol et rouée de coups, a dû subir une opération du cerveau en urgence, son pronostic vital étant alors engagé.

Circonstances aggravantes écartées

À l'issue de 03h30 de délibéré, quatre des cinq prévenus, tous français, ont été condamnés. Le tribunal a toutefois écarté la circonstance aggravante des violences avec arme, considérant qu'il n'y avait "pas suffisamment d'éléments, qui permettaient d'établir avec certitude qu'une arme avait été utilisée" cette nuit-là.

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Trois des agresseurs, deux de 22 ans et un de 24 ans, ont écopé respectivement de huit ans, cinq ans et quatre ans d'emprisonnement, avec maintien en détention. Le quatrième, également âgé de 22 ans, a pris quatre ans d'emprisonnement, mais sans mandat de dépôt.

Le tribunal s'est montré plus clément que le ministère public, qui avait réclamé de cinq à treize ans de prison. Indignée par la lourdeur des réquisitions, la défense avait plaidé la relaxe, en mettant en avant le manque de preuves contre les cinq accusés.

23 heures de débats

"Quelle audience!", a résumé Me Julien Charle au terme de 23 heures de débats en deux jours, de tensions et de lectures très différentes de l'affaire. "C'est un dossier de témoignages", a reconnu le procureur Étienne Moreau, dans un réquisitoire express d'une trentaine de minutes.

Le résultat des violences n'est pas contesté. Il n'est pas contestable
Étienne Moreau, procureur

"On peut d'ailleurs se poser la question de savoir si l'on saura exactement ce qui s'est passé. Ce que l'on connaîtra [à l'issue de l'audience, ndlr], c'est la vérité judiciaire", a-t-il admis. Mais "le résultat des violences n'est pas contesté". "Il n'est pas contestable", a-t-il dit à l'appui de sa demande de lourdes peines.

Pour les parties civiles, Me Saskia Ditisheim a dénoncé "le déferlement de violences sexistes" lors de cette fin de nuit d'été. "Ce ne sont pas seulement les témoins qui ont été sidérés. Tout Genève a été sidéré!", a-t-elle relevé, en référence à l'important écho médiatique rencontré par l'affaire. Le déchaînement de violences a été "bestial", "inouï", a abondé son confrère Robert Assael.

"Satisfaire le Tout-Genève"

Du côté de la défense, Me Fadila Tabani-Surmont a souligné "l'outrance" du réquisitoire et Me Leïla Benamor son "manque d'honnêteté intellectuelle". "Aucune enquête, aucune peine ne peuvent être fondées uniquement sur des déclarations. Elles ne peuvent permettre de caractériser une infraction", a relevé Me Laurent Bizien, en relevant de surcroît que "les témoignages ne sont pas concordants".

"On ne peut pas jouer avec la liberté d'un homme!", a lancé Me Julien Charle, avant d'enfoncer le clou: "Il faut des preuves pour condamner quelqu'un". "Satisfaire le Tout-Genève, parce que tout Genève en a parlé, cela n'est pas la loi et cela n'est certainement pas la justice".

Juste avant le départ du tribunal en délibéré, Me Laurent Pascal avait dénoncé la "présomption de culpabilité" pesant sur les mis en cause dès le départ de l'affaire. "Il y a eu une scénarisation de ce dossier bien avant la saisie de votre juridiction", a-t-il lancé à l'adresse du tribunal, du fait, considère-t-il, d'articles à charge dans la presse suisse.

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