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Formation: les jeunes étrangers ont plus de difficultés scolaires

La Confédération et les cantons souhaitent que 95% des jeunes obtiennent un diplôme du secondaire II. Ils sont 91% à l'heure actuelle, mais avec de grosses différences entre jeunes Suisses et étrangers. Ces derniers ont plus de difficultés scolaires.

19 juin 2018, 13:00
La Confédération et les cantons se sont fixés pour objectif que 95% des jeunes de 25 ans possèdent un diplôme du secondaire II.

L'immigration et la numérisation sont deux des grands défis auxquels le système éducatif suisse doit s'adapter à l'avenir. L’harmonisation de l’école obligatoire a progressé, mais il reste à faire pour atteindre l'objectif de 95% de jeunes diplômés du secondaire II.

C'est ce qui ressort du rapport 2018 sur l’éducation en Suisse remis mardi à Berne au chef du Département fédéral de la formation, Johann Schneider-Ammann, et à la présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique, la Zurichoise Silvia Steiner. Le document établi par le Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation à Aarau décrit le système éducatif actuel et son efficacité de l’école obligatoire à la formation continue.

 

En 2011, suite à la publication du premier rapport, la Confédération et les cantons se sont fixés pour objectif que 95% des jeunes de 25 ans possèdent un diplôme du secondaire II, soit une maturité ou un diplôme issu d'une école de culture générale, de commerce ou une formation professionnelle.

En savoir plus : Communiqué de presse sur le rapport 2018 de l'éducation en Suisse

Jeunes étrangers moins diplômés

En moyenne, en 2015, l'objectif a été atteint pour 91% des jeunes. Mais on ne peut pas encore se réjouir, a relevé Johann Schneider-Ammann. Le nouveau rapport met en évidence pour la première fois des différences entre les jeunes issus de l'immigration et les autres. Ainsi, si 94% des jeunes de nationalité suisse sont diplômés du secondaire II, les jeunes étrangers nés en Suisse ne sont que 86% et ceux nés à l'étranger que 73%.

Un tiers des jeunes âgés de 15 à 17 ans sont issus de l’immigration. Les études menées jusqu’ici imputent la responsabilité de leurs difficultés scolaire à leur origine. Pour les auteurs du rapport, cette vision est trop réductrice. Ils proposent de recenser aussi la langue, l’origine culturelle, l’origine socio-économique et la durée de séjour dans le pays.

Les compétences sociales sont tout aussi importantes que les compétences cognitives, a noté le professeur Stefan Wolter, responsable de l'étude. Et les différences apparaissent dès l'entrée à l'école obligatoire. Les débuts de la scolarité prédisent souvent de la suite du cursus et les retards s'accentuent, a ajouté M. Wolter.

 

Hausse des diplômés des hautes écoles

La tertiarisation est un autre des défis auxquels est confrontée l'éducation helvétique. Selon les prévisions de l’Office fédéral de la statistique, environ 60% de la population sera titulaire d’un diplôme de formation tertiaire (haute école ou formation professionnelle supérieure) d’ici à 2045. Le taux se situait à 40% en 2015.

Cette progression répond à une demande du marché de l’emploi. Mais il ne faut pas pour autant abandonner le système dual helvétique. Les petites et moyennes entreprises restent la colonne vertébrale de la Suisse et les études ne doivent pas être seulement liées à une question de prestige, a estimé Johann Schneider-Ammann.

L'accès sans examen aux universités pour les titulaires d’une maturité gymnasiale reste cependant une priorité. Les causes d'abandons des études sont encore trop peu connues pour prendre des mesures ciblées. Les notes de maturité influent néanmoins fortement la réussite des études. A l'Université de Berne, 85% des étudiants ayant obtenu une note entre 5 et 6 à la maturité réussissent à passer le cap de la première année, selon M. Wolter.

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