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Forte réduction de l'indemnité du président du Conseil de fondation de la Rega

L'indemnité annuelle du président du conseil de fondation de la Rega Ulrich Graf va être réduite à 15'000 francs. Il espère ainsi retrouver de la "sérénité".

11 août 2013, 21:10
Ulrich Graf a entendu les critiques sur le montant de ses honoraires à la Rega.

Suite au débat lancé par les révélations des salaires des dirigeants de la Rega, le président du conseil de fondation, Ulrich Graf, a annoncé dimanche renoncer à la plus grande partie de ses honoraires. Le directeur Ernst Kohler ne voit en revanche aucune raison de réduire son salaire.

M. Kohler a révélé il y a quelques jours l'ordre de grandeur des rémunérations des dirigeants de la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega). Le directeur peut gagner jusqu'à 500'000 francs, le président quelque 90'000 francs.

M. Kohler avait précisé que les montants gagnés par le médecin-chef, le chef des finances et lui-même allaient de 250'000 à 440'000 francs. Des primes jusqu'à 13,6 % peuvent s'ajouter à ce montant.

"Je suis très à l'aise avec ce salaire, que j'estime justifié", a indiqué M. Kohler dans un entretien avec la "Schweiz am Sonntag". Si la Rega veut de bons médecins et de bons pilotes, elle doit les rémunérer au moins autant que la concurrence, a-t-il argumenté.

Interviewé par la "NZZ am Sonntag", le vice-président du Conseil de fondation, l'Uranais Franz Steinegger, a défendu lui-aussi la structure des salaires de l'organisation. Les rémunérations au sein de la Rega ne peuvent pas être comparées avec celles de la Croix-Rouge, a-t-il jugé.

La Rega est une entreprise aérienne qui emploie des médecins. C'est avec ces branches qu'il faut comparer les salaires, selon lui.

Ulrich Graf réduit ses honoraires

Le président du Conseil de fondation a réagi de son côté en baissant ses honoraires. Il ne touchera plus que 15'000 francs par année.

"L'indemnité de 90'000 francs annuels avait été fixée avant le début de mon mandat. Je constate qu'elle a suscité un débat public", a-t-il annoncé dimanche matin à travers le service de presse de la Rega.

Selon le règlement de 2004, les membres du Conseil de fondation touchent 900 francs par journée de séance, plus 2000 francs par an ainsi que 1000 pour les frais. Les membres du comité directeur du Conseil de fondation reçoivent eux 8000 francs et 2000 pour les frais.

Exemption de la TVA demandée

Alors que le débat sur les rémunérations des dirigeants fait rage, Franz Steinegger a par ailleurs indiqué dimanche dans la NZZ que l'organisation envisage de lancer une initiative populaire. Le texte devrait permettre d'exonérer de la TVA les contributions des membres.

Le Rega doit payer plus de cinq millions d'impôts par année, "cela n'a aucun sens", a dénoncé M. Steinegger. La Garde aérienne suisse de sauvetage pourrait s'offrir un nouvel hélicoptère avec cet argent.

L'administration fiscale zurichoise - canton où se trouve le siège de la garde - considère certes la Rega comme une oeuvre d'entraide exemptée d'impôt. Mais l'organisation doit tout de même payer la TVA sur l'argent qu'elle reçoit de ses donateurs, en raison d'une décision du Tribunal fédéral datant de novembre 2011.

Consultation en 2014

La Rega prévoit de combattre cette décision, politiquement et juridiquement, annonce M. Steinegger. Elle peut déjà compter sur un soutien du Parlement. A la session d'été, le conseil national a adopté une motion reprenant le contenu d'une initiative parlementaire de l'ancien conseiller aux Etats Bruno Frick (PDC/SZ) pour exempter de la TVA les dons versés aux organisations d'utilité publique.

Des propositions d'application de ces exemptions devraient être mises en consultation début 2014. Claude Grosjean, de l’Administration fédérale des contributions, a confirmé à l'ats cette information de la "NZZ am Sonntag".

"Nous envisageons aussi de lancer une initiative", a ajouté le vice-président de la Rega. Ainsi, le peuple pourrait décider s'il faut prélever un impôt sur les contributions des donateurs.

Plus certifiée Zewo

M. Steinegger a également évoqué dans l'interview la renonciation au label Zewo, qui distingue les "oeuvres de bienfaisance dignes de confiance". La certification garantit un contrôle de la gestion des fonds des oeuvres d'entraide et sa transparence.

La fondation Zewo a encore durci ses directives, affirme M. Steinegger. En outre, elle s'est orientée davantage en direction des oeuvres caritatives. La Rega, et ses salaires, ne "correspondait simplement plus au modèle".

Ernst Kohler a réfuté de son côté que la Rega ait renoncé au label, car elle ne l'aurait plus obtenu. "Nous aurions certainement trouvé une solution avec Zewo, mais nous aurions été un cas particulier."

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