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Fribourg: 18 ans de prison pour l'assassin de Chénens

Le Tribunal pénal de la Sarine a condamné à 18 ans de prison l'homme qui avait tué son ex-amie à Chénens, dans le canton de Fribourg, en 2011.

28 août 2014, 12:29
L'entree du Tribunal de la Sarine est photographiee ce mardi 8 mai 2012 a Fribourg. Onze personnes ayant participe au rassemblement du 12 juin 2010 tenu a Fribourg en signe de soutien aux deux jeunes Francais incarceres suite a la fusillade sur l'A1 comparaissent mardi devant la justice fribourgeoise. Elles doivent repondre d'emeute. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

L'homme qui a tué son ex-amie à Chénens (FR) en novembre 2011 a été reconnu coupable d'assassinat et condamné à 18 ans de prison. Le verdict correspond aux exigences du Ministère public fribourgeois, qui avait requis la même peine début juillet. Le Tribunal pénal de la Sarine a estimé jeudi que le meurtrier avait agi sans scrupules.

Retenant la thèse du Ministère public, les juges ont estimé que l'homme avait prémédité son geste en se rendant notamment au Portugal pour acheter une arme "discrète, efficace et non traçable" pour tuer son ancienne compagne.

Le condamné est resté stoïque à l'énoncé du verdict, aussi impassible que durant son procès. A la sortie de l'audience, son avocat a toutefois affirmé "qu'il était capable de passion et d'amour", même s'il n'inspire pas "une empathie débordante". Estimant la sanction trop lourde, il a annoncé vouloir faire recours devant le Tribunal cantonal.

Par ailleurs, le meurtrier s'est engagé à verser 30'000 francs à titre de réparation pour tort moral à chacun des deux fils de la victime. L'un des petits-fils percevra quant à lui 10'000 francs.

Deux balles dans la tête

En novembre 2011, le condamné, 56 ans au moment des faits, était allé en matinée chez son ancienne compagne de 53 ans. Il avait tiré sur elle deux fois à la tête avec un fusil. La police l'avait interpellé le lendemain.

Cet homme d'origine portugaise, établi en Suisse depuis une quinzaine d'années, était divorcé. Il avait rencontré en 2008 la victime, divorcée elle aussi et mère de deux fils trentenaires. Ceux-ci désapprouvaient sa relation avec cet homme, décrit comme possessif.

lls étaient séparés depuis février 2011, après des actes de violence reprochés au prévenu. Mais ils se téléphonaient et se rencontraient encore parfois.

Fusil de braconnier

Le condamné a toujours nié avoir possédé l'arme incriminée dans le meurtre, racontant que la victime l'avait utilisée pour le mettre en joue. En voulant la désarmer, il aurait été blessé par une balle au front, puis, voyant rouge, aurait tiré sur elle, avait-il dit lors de son procès début juillet.

Pour son avocat, il détenait bel et bien ce fusil muni d'une lunette de visée et d'un silencieux, mais le destinait au braconnage. Son client, décrit comme "un taiseux", pessimiste, la souffrance ancrée en lui à longueur d'année, aurait agi sur un coup de sang. De son côté, le procureur Marc Bugnon avait affirmé que l'homme avait au contraire mis minutieusement au point "un véritable projet".

Il ne l'a pas tuée par amour, mais par égoïsme, avait soutenu le procureur. "Possessif, brutal, puéril", il la voyait comme "sa chose" et la surveillait.

Après la rupture, le compte à rebours a commencé: "après avoir été un tyran, il est devenu un assassin". Selon le procureur, il a agi de sang-froid et avec une entière responsabilité pénale, même s'il n'est "pas un prix Nobel d'intelligence".

Pas de meurtre passionnel

"Nous nous aimions", s'est de son côté défendu le condamné lors de son audition, la voix troublée par l'émotion. Il avait affirmé qu'en été 2011, lorsqu'il a voulu rejoindre son ex-compagne en Italie alors qu'elle était en vacances dans sa famille, elle a accepté, et a dit qu'elle l'aimait toujours.

Du reste, le Portugais a admis que leur relation s'était à nouveau détériorée à la fin de l'été, soutenant toutefois qu'ils étaient réconciliés en octobre, au moment où il a fait un séjour au Portugal.

Son avocat n'avait pas invoqué le meurtre passionnel (qui suppose au moment du crime une violente émotion et un profond désarroi dont l'auteur ne serait pas responsable). Il avait en revanche mis en évidence "une passion dévorante", et réciproque.

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