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Fribourg: les élèves interdits de burqa

Les élèves fribourgeois seront interdits de burqa ou de niqab, mais pas de voile.

19 févr. 2014, 18:58
Le parti socialiste propose de punir ceux qui imposent le port de la burqa aux femmes.

Le Grand Conseil fribourgeois, qui révise entièrement sa loi scolaire, compte obliger les élèves du canton à fréquenter l'école à visage découvert, soit sans burqa ou niqab. Mais il ne les contraindra pas à se présenter la tête nue - soit, notamment, sans foulard.

Ces questions ont surgi mercredi en première lecture de la nouvelle loi sur la scolarité obligatoire. Au chapitre des droits et devoirs des élèves, le Parlement a nettement rejeté un amendement de Gilles Schorderet (UDC) qui voulait obliger à suivre les cours "tête nue".

Dans le canton, il n'y a pas de problème particulier à ce sujet qui nécessite de légiférer, a souligné le chef de l'instruction publique Jean-Pierre Siggen, dont c'était le 100e jour au Conseil d'Etat. L'interdiction est selon lui "inutile et dangereuse", car elle crispe sur une question qui se règle actuellement au quotidien.

En revanche, le Grand Conseil a adopté de justesse un amendement issu des rangs PLR, exigeant que les élèves aient "le visage découvert". Cette proposition a récolté 49 voix favorables contre 41 votes négatifs et 2 abstentions. La gauche, à laquelle s'étaient ralliés quelques PDC et PLR, n'a pas pu faire barrage à la droite.

Traditions religieuses

La religion a aussi été évoquée au sujet de deux autres propositions faites à gauche. L'une prônait un rééquilibrage des périodes de repos au sein du calendrier scolaire, quitte à prendre ses distances avec le calendrier religieux pour éviter les vacances trop rapprochées (celles d'automne et d'hiver par exemple).

Le Valais a eu de bonnes expériences en modifiant le rythme pédagogique et il n'en est pas devenu moins catholique, a plaidé en vain Christa Mutter (Alliance centre gauche/ACG), soutenant l'idée de Hugo Raemy (PS). Cet amendement a été nettement rejeté.

Un autre amendement refusé demandait que l'enseignement religieux soit donné hors de la grille horaire officielle. Son auteur Olivier Suter (ACG) exprimait des motivations pratiques et logistiques. Mais plusieurs intervenants, tous partis confondus, en ont profité pour dire tout le bien qu'ils pensaient des cours de religion, ou au contraire pour juger leur contenu en deçà des attentes.

L'école ne dénonce pas

Parmi les autres articles ouvrant le débat sur des sujets de société: en matière de droit de séjour ou d'établissement des parents d'élèves, le Grand Conseil a avalisé l'interdiction, pour l'école, d'établir un recensement et de communiquer à ce sujet. L'UDC n'a pas réussi à la faire biffer.

Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen s'y est opposé avec vigueur. Il est essentiel qu'on ne puisse pas remonter jusqu'aux familles sans papiers via un établissement scolaire - cette disposition permet aux enfants d'aller à l'école sans peur, a-t-il argumenté.

La nouvelle loi préconise aussi de mieux prendre en compte les langues de la migration, par exemple en reconnaissant des cours de langue et culture dispensés par certaines communautés. L'UDC Markus Zosso s'y est opposé en vain.

Le Parlement a par ailleurs ajouté un alinéa qui enjoint au Conseil d'Etat de favoriser le bilinguisme dès la 1ère année d'école, pour tirer profit de la cohabitation de deux langues nationales dans le canton. Une majorité constituée de députés UDC et PS a fait passer l'amendement d'Olivier Suter (ACG) combattu par le PDC.

Enfin, l'une des innovations majeures de la loi a passé la rampe, à savoir l'introduction de conseils des parents au sein des écoles, comme espace de dialogue et de collaboration.
 

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