Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Fribourg: les remontées mécaniques de Charmey déposent le bilan

Après des mois d’incertitude, les remontées mécaniques de Charmey (FR) ont mis la clé sous la porte. La cessation d’activité laisse sur le carreau neuf employés fixes qui pourront être replacés en partie dans d’autres domaines skiables de la région.

15 mars 2019, 14:13
Surendettée, la société des remontées mécaniques de Charmey dépose le bilan.

Surendettée, la société des remontées mécaniques de Charmey dépose le bilan. Le dénouement met un point final à un long feuilleton touchant à l’avenir des activités hivernales de la station des Préalpes fribourgeoises.

L’ambiance était empreinte d’émotion vendredi lors de la conférence de presse tenue à la Forge de la Tzintre. «C’était un secret de Polichinelle depuis l’arrêt des installations dimanche dernier», a admis Patrice Borcard, préfet de la Gruyère et président de la task force formée en novembre dernier en vue d’un sauvetage.

Le coup de grâce est venu le 11 février avec le dépôt d’un recours par quatre citoyens de la commune de Val-de-Charmey. Ils se sont ainsi élevés contre l’assemblée communale, qui avait décidé d’octroyer une aide de 250’000 francs à la Société Télécabine Charmey-Les Dents-Vertes en Gruyère (TCDV) le 14 janvier. Cette procédure prendra des mois.

Ne pas stigmatiser

Ces citoyens, que les autorités ne veulent pas nécessairement stigmatiser, estiment que les participants à l’assemblée communale détenant des actions de la société exploitante auraient dû se récuser. Le blocage de l’argent explique l’arrêt prématuré des installations après les vacances de carnaval.

À court de liquidités et sans possibilités d’assainissement, la société exploitante a avisé lundi le juge de la situation de surendettement, a indiqué l’avocat Claude Gremion. Le dénouement a mis fin au travail de la task force, qui a accompli un gros travail pour évaluer des pistes à même de sortir de l’ornière.

Plutôt une bonne saison

Les effectifs comprenaient un total de 40 personnes en hiver et de 15 en été, les postes fixes étant complétés par des intérimaires. «Ces derniers ont été payés», a dit Etienne Genoud, qui a regretté cette issue alors que la saison hivernale s’est révélée plutôt favorable avec une perte opérationnelle réduite.

«Il n’en demeure pas moins que les installations souffrent d’un déficit structurel», a admis Yves Page, le syndic de Val-de-Charmey, dont c’était vendredi le dernier jour dans la fonction. TCDV exploite notamment une télécabine, qui mène au domaine skiable, et un télésiège, dont les coûts d’exploitation ont grimpé au fil des ans.

De plus, l’évolution climatique a réduit de moitié le nombre de jours d’ouverture en hiver. «Nous sommes passés de 95 à 100 jours en moyenne dans les années 1960 à moins de 50 jours ces dernières années», a noté Yves Page. Selon lui, «la faillite est cruelle, mais constitue une étape dans l’évolution du modèle touristique de Charmey».

Votre publicité ici avec IMPACT_medias