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Froidure en mai: qu'on se rassure, il y a eu pire

La partie de la population qui a souffert du froid ces jours en Suisse peu se consoler: d'autres mois de mai, récents ou plus anciens, ont fait grelotter la Suisse, comme le montrent les chroniques climatiques.

17 mai 2012, 15:44
De la neige à Saint-Gall, hier, peu courant, mais pas exceptionnel.

L'historien de climat bernois Christian Pfister rappelle dans son  ouvrage «Wetternachhersage» («Météo du temps passé») que les mois de mai des années 1987 et 1984 ont été particulièrement froids, allant  jusqu'à retarder la floraison de la vigne d'une semaine.

En 1902, le joli mois a été glacial un peu partout. La Revue climatologique mensuelle française relevait que «de tous côtés, on  nous signale le temps froid de mai 1902, non seulement dans le  contrées qui nous entourent, mais même en Orient, en Roumanie par exemple».

Plus près de chez nous, le site de meteoromandie décrit un mois  de mai «glacial jusqu'au 24, puis subitement très chaud». Et, selon Christian Pfister, il avait neigé quatre jours à Zurich, neuf à Saint-Gall et 18 à Davos.

Plus loin dans le temps encore, les années 1879 et 1851 ont été  signalées comme très froides en mai. Le médecin et météorologue  bernois Daniel Gottlieb Benoit raconte que la neige est tombée  durant deux jours ce mois-là sur la capitale.

1740 ou «le long hiver»

Les mois de mai en 1740 et 1698 sont aussi rigoureux. L'année 1740 est restée dans les mémoires comme celle d'un «long hiver» où  chaque mois a vu son lot de froidure et de pluies. En mai, la neige  fit son apparition «presque tous les jours à moins de 1000 mètres»,  et l'été fut médiocre et pluvieux», selon de nombreuses sources.

M. Pfister cite encore le Landamman et chroniqueur de Nidwald,  Johann Laurenz Bünti, à propos de cette année de la fin du 17e  siècle. «Il pleut presque tous les jours... et dans le montagnes il  y a une quantité de neige que l'on voit rarement en hiver».

Il a encore été rapporté que le 21 mai 1594, il est tombé des  flocons jusqu'à basse altitude dans le Mittelland. Et le 20 mai  1578, le chroniqueur lucernois Renward Cysat fait état d'une  couverture neigeuse jusqu'à 450 mètres.

En règle générale, écrit Christian Pfister, des zones de haute  pression centrées sur les îles britanniques associées à des zones de  basse pression en Europe de centrale et de l'Est peuvent  conditionner des mois de mai frisquets. Car, entre ces zones, de  l'air polaire peut circuler en direction de la Suisse.

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