Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Fumée passive - Lancement d'une initiative fédérale visant à supprimer les fumoirs

Un groupe de citoyens a lancé lundi à Genève une initiative fédérale visant à durcir la législation sur la fumée. Le projet prévoit la suppression des fumoirs et l'interdiction de la cigarette dans tous les lieux publics clos à deux exceptions près.

18 juin 2012, 14:40
En matière de fumée passive, la Suisse est en retard par rapport à d'autres pays européens, souligne les citoyens à l'origine de l'initiative fédérale.

 

La fumée continue de faire débat. Cette fois-ci les fumoirs et l'interdiction de fumée dans tous les lieux publics font l'objet d'une initiative fédérale. Deux exceptions sont d'ores et déjà prévues: la cigarette pourra  être admise dans les prisons et les fumeurs bénéficieront d'une certaine tolérance s'ils séjournent dans un établissement hospitalier ou médico-social et qu'ils sont dans l'incapacité de se déplacer.

L'initiative étend aussi l'interdiction de fumer dans les espaces ouverts "si la protection de certaines catégories de personnes l'exige". Le texte cite les malades, les enfants et les personnes âgées.

Egalité pour tous

"Nous voulons arriver à une même protection pour tous", a expliqué Jean Barth, le père de l'initiative. Ce citoyen apolitique avait déjà lancé avec succès une initiative cantonale contre la fumée à Genève. Il veut récidiver au niveau fédéral cette fois.

Pour le comité d'initiative, en matière de fumée passive, la Suisse est en retard par rapport à d'autres pays européens. La loi helvétique, avec ses fumoirs et son laxisme vis-à-vis des petits établissements de moins de 80 m2, est "inefficace et injuste".

L'initiative doit y remédier, en mettant notamment tous les employés du secteur de la restauration sur le même pied d'égalité. Tabacologue à l'hôpital cantonal de Genève, Rodrigo Tango a rappelé les dangers de la fumée passive.

En moyenne, un serveur non-fumeur peut inhaler sans le vouloir l'équivalent d'une cartouche de cigarettes par an, a noté le médecin. La construction de fumoirs ne résout rien, selon lui, car la fumée se propage malgré tout dans le reste de l'établissement.

Le plus simple, pour les initiants, est donc de supprimer les fumoirs. A ce jour, encore aucun canton n'est allé si loin dans sa lutte contre la cigarette. Même Genève, après de nombreux palabres, a laissé la liberté aux restaurateurs d'installer des fumoirs.

Lundi, la Ligue pulmonaire a pris position contre l'initiative anti-fumée de Jean Barth. Elle a estimé que le texte va trop loin, notamment lors qu'il exige des espaces extérieurs sans fumée, ou l'interdiction des fumoirs sans service.

La Ligue pulmonaire a rappelé que l'initiative lancée lundi n'a aucun rapport avec l'initiative "Protection contre le tabagisme passif" sur laquelle le peuple est appelé à voter le 23 septembre prochain.

Protéger les grands prédateurs

Le groupe de citoyens emmené par Jean Barth ne se contente pas de cette offensive anti-fumée. Il lance une autre initiative fédérale visant cette fois la protection des grands prédateurs tels l'ours, le loup ou le lynx, qui ne pourraient plus être chassés.

Selon les initiants, très peu d'animaux d'élevage sont victimes des grands prédateurs. Ces derniers sont à l'origine de la mort en Suisse de 200 à 300 bêtes par année, alors que des milliers d'autres meurent "faute de surveillance ou faute de soins", estiment-ils.

Le comité d'initiative dispose maintenant de 18 mois pour récolter 100'000 signatures valables pour chacun de ses deux textes. Jean Barth a déjà lancé plusieurs initiatives au niveau cantonal. A ce jour, il peut s'enorgueillir de n'avoir jamais perdu de votation.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias