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Genève: le voyage de Maudet à Abou Dhabi payé par un entrepreneur libanais

Jeudi, Pierre Maudet a reconnu qu'un entrepreneur libanais a payé son vol, l'hôtel et les places pour un Grand Prix de formule 1 en novembre 2015. Une procédure pour acceptation d'avantages a été ouverte contre lui.

17 mai 2018, 07:08
M. Maudet reconnaît: "honnêtement, j'étais mal à l'aise (...) mais pas au point de l'annuler".

Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet reconnaît jeudi dans des médias n'avoir pas payé lui-même son voyage controversé en novembre 2015 à Abou Dhabi. Un entrepreneur libanais, qui était le contact sur place de l'organisateur du voyage, a réglé la facture.

"J'ai sans doute été imprudent", admet M. Maudet qui a accordé sur demande un entretien à la Tribune de Genève, au Temps et à 20 Minutes. Le paquet, comprenant le vol, l'hôtel et les places pour un Grand Prix de formule 1, "était pris en charge", explique-t-il.

Mais cette manière de procéder lui a posé problème, car, poursuit-il, "en principe, je finance toujours mes déplacements privés". Après avoir contrôlé le prix sur un site de réservation de voyage en ligne, il a versé la somme équivalant à séjour pour sa famille, soit 4000 francs pour deux adultes et trois enfants, à l'Eglise protestante de Genève (2000 francs) et à l'Eglise catholique (2000 francs).

"Cercle amical"

"A aucun moment je n'ai envisagé et je n'ai eu le sentiment sur place que c'était en qualité de conseiller d'Etat que ces réservations avaient été faites", ajoute M. Maudet. "Cette personne sur place ne me connaissait pas".

Il s'agit de Saïd Bustany, un entrepreneur dans le domaine portuaire qui vit depuis trente ans sur place, explique M. Maudet. Cet homme est un proche d'un ami de Pierre Maudet, l'entrepreneur Antoine Daher, qui a organisé "l'entier du déplacement, qui se faisait dans le cadre d'un cercle amical".

Pas de contrepartie

Le ministre PLR assure qu'il n'y a pas eu de contrepartie. Il a discuté dans son hôtel avec le prince des Emirats arabes unis, qu'il avait rencontré quelques mois plus tôt à Dubaï lors d'un voyage officiel. "On a évoqué la visite du centre de vidéosurveillance du Grand Prix avec l'un de ses demi-frères et le commandant de la police".

M. Maudet reconnaît que, rétroactivement, il aurait été mieux avisé de renoncer au voyage. Mais "honnêtement, j'étais mal à l'aise (...) mais pas au point de l'annuler".

Pas de mensonge par omission

Le conseiller d'Etat genevois et son directeur de cabinet, qui avait également participé au voyage, sont visés par une enquête de la justice genevoise. La procédure a été ouverte pour acceptation d'un avantage, a indiqué mardi le ministère public genevois qui précisait que l'état actuel de la procédure ne permettait pas de fonder un soupçon de commission d'une infraction pénale.

Lundi, le ministre PLR a été entendu par la commission de contrôle de gestion sur cette affaire, mais il n'a pas parlé de cette procédure. Interrogé sur ce point, Pierre Maudet explique ne pas être "visé formellement par cette procédure, comme le confirme le Ministère public". Il précise en avoir informé le président du Conseil d'Etat en novembre dernier. "Je n'ai pas menti par omission", affirme-t-il.

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