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Gens du voyage: les habitants de Bure disent non (JU)

Rassemblée en assemblée communale extraordinaire, la population de la commune de Bure (JU) a clairement exprimé son refus de réaliser une aire d'accueil pour les gens du voyage sur son territoire.

21 mars 2014, 12:19
683 habitants vivent dans la commune de Bure, dans le Jura.

Le projet d'installation d'une aire d'accueil pour les gens du voyage étrangers sur la petite commune jurassienne de Bure n'en est même pas encore à l'étude, que déjà la population a clairement exprimé son refus jeudi soir, lors d'une assemblée extraordinaire. Seuls trois citoyens sur les 238 présents se sont montrés ouvert au projet.

Le Jura doit pourtant impérativement réaliser à très court terme une aire définitive pour répondre à ses obligations, alors que son aire provisoire de Bassecourt doit prochainement faire place au chantier d’une aire de repos de l’A16.

Le Jura à la peine

Alors que jusqu’en 1982 le Gouvernement jurassien constatait qu’une infrastructure n’était pas nécessaire, la situation a rapidement évolué dès 1987, avec une première occupation d’envergure à Courrendlin et Choindez en 1995.

D’année en année, les occupations sauvages se sont développées et certaines communes ont mis en place des solutions d’urgence afin de gérer au mieux la situation. Dès 1999, le canton du Jura officialisait une aire d’accueil provisoire à Bassecourt. Il doit maintenant disposer d'une aire d'accueil définitive, qui ne trouve aucun écho favorable auprès des communes et de la population.

Solution à Bure

La création d’une aire à Bure est envisagée puisque les terrains choisis appartiennent à la Confédération, ce qui pourrait faciliter les démarches. L’approbation communale n'est pas obligatoire dans ce cas, mais le refus presque à l'unanimité du projet par les habitants de la petite ville ne passe pas inaperçu.

"La décision des habitants de Bure ne saurait être négligée par les autorités cantonales", souligne le Jura dans un communiqué. "Il s’agit d’un signal fort de la population, que l’autorité cantonale souhaite évaluer avec les autorités communales".

Lors de l'assemblée, plusieurs habitants ont exprimé leurs craintes liées à la présence des gens du voyage, évoquant en particulier l'insécurité, et à la perte d'attractivité de la commune. L'emplacement retenu par le canton se trouve près de la place d'armes, sur un terrain propriété d'Armasuisse.

Venu défendre ce projet, le chef du service des communes Raphaël Schneider s'est félicité, sur les réseaux sociaux, du climat dans lequel s'est déroulée l'assemblée. "La démocratie a parlé", a ajouté le chef du service des communes.

Une obligation légale

Dans le respect des droits de l’homme, de l’ONU, et sous la haute surveillance du Conseil de l’Europe, la Confédération a l’obligation d’accueillir dignement les gens du voyage, qu’ils soient suisses ou étrangers, depuis la reconnaissance de cette minorité en 1991. L’aménagement du territoire étant principalement de compétence cantonale, la Confédération a donc mandaté les cantons pour réaliser les aires nécessaires.

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