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Greenpeace porte plainte après un possible espionnage via la Suisse

Greenpeace France a déposé aujourd'hui une plainte après des révélations sur une possible opération d'espionnage par une société d'investigations basée à Genève pour le compte du groupe nucléaire Areva. Ce dernier affirme avoir refusé la proposition du cabinet suisse.

03 janv. 2012, 18:19
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Greenpeace France a déposé une plainte contre X auprès du Procureur de la République de Paris, a indiqué sa porte- parole Adelaïde Colin, confirmant une information du «Journal du  Dimanche» relayée par «Le Matin».

L'organisation écologiste veut que toute la lumière soit faite sur cette affaire dont elle a eu connaissance suite à la publication de l'article.

Elle demande au Parquet de lui permettre d'accéder aux documents susceptibles de contenir des informations la concernant. La plainte porte sur «des faits d'intrusion frauduleuse dans un système informatique et de complicité et recel d'informations à caractère secret ou personnel».

Transparence souhaitée

Selon l'hebdomadaire français «Le Journal du Dimanche», un cabinet d'investigations genevois aurait proposé en mars dernier à Areva d'infiltrer trois ONG: Greenpeace, Transparency International et l'institut de recherche environnementale américain Worldwatch. Le journal cite un document confidentiel émanant de cette société, qui propose une telle enquête pour 40'000 à 60'000 euros par mois.

Le groupe Areva, détenu à plus de 80% par l'Etat français, affirme que l'initiative venait du cabinet genevois et dément y avoir donné suite. L'organisation Greenpeace «veut en être  absolument certaine».

Si ces accusations sont avérées, «cela signifierait que le contribuable français aura, via Areva, financé l'espionnage illégal» des trois ONG, dénonce-t-elle. Greenpeace demande au gouvernement français et à la commission des finances de l'Assemblée nationale de se saisir du dossier. En tant qu'actionnaire majoritaire d'Areva, l'Etat doit exercer un contrôle.

Intérêts en Afrique

La section française de Transparency International attend d'obtenir davantage d'informations sur ces soupçons avant de décider si elle porte également plainte, a indiqué une porte-parole contactée à Paris. «Si Areva s'est effectivement intéressée à nous espionner, c'est inadmissible», estime pour sa part le président de la section suisse Jean-Pierre Méan.

L'organisation est engagée en France dans des poursuites concernant trois chefs d'Etat africains possédant dans l'Hexagone d'importants patrimoines immobiliers acquis par le produit de la corruption, précise-t-il. Areva, qui extrait de l'uranium dans ces pays africains, pourrait être sensible aux actions de Transparency International, constate Jean-Pierre Méan.

Contacté, le directeur du cabinet genevois n'était pas disponible pour répondre aux questions de l'ats.

Précédents

Son entreprise est déjà soupçonnée d'avoir illégalement écouté durant plusieurs mois en 2011 l'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon et son mari Olivier Fric en marge d'un rachat par le groupe nucléaire d'une société d'extraction d'uranium en Namibie, selon «Le Journal du Dimanche». Le couple a porté plainte fin décembre.

En novembre dernier, la justice française a condamné le géant énergétique Electricité de France (EDF) à une amende d'1,5 million d'euros pour l'espionnage en 2006 de Greenpeace via un piratage informatique. Le groupe public a fait appel.

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