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Grève des femmes: les Suissesses se sont mobilisées en masse partout dans le pays

La grève des femmes a rassemblé la foule en Suisse ce vendredi. Selon les organisatrices, des centaines de milliers de manifestantes se sont rassemblées dans les rues des grandes villes, dont près de 70'000 à Zurich, 50'000 à Berne et 40'000 à Lausanne. Le chiffre global n'est pas encore connu.

14 juin 2019, 20:30
/ Màj. le 15 juin 2019 à 08:04
Rien qu'à Berne, près de 40'000 femmes ont pris part à la grève des femmes.

Les Suissesses ont donné de la voix vendredi à l'occasion de la grève des femmes. Les cortèges dans les principales villes du pays ont sans doute rassemblé des centaines de milliers de manifestantes, selon un chiffre avancé par les organisatrices.

La journée a été marquée par de nombreuses actions à travers toute la Suisse suivies par des dizaines de milliers de femmes: elles étaient 50'000 à descendre dans la rue à Berne, au moins 40'000 aussi à Lausanne, 12'000 à Genève, Sion et Fribourg, 5000 à Neuchâtel, 4000 à Delémont, selon les chiffres de la police ou des organisatrices.

 

 

La mobilisation était aussi importante à Zurich, avec 70'000 participants, selon l'USS, à Bâle (40'000) ou au Tessin. Des hommes étaient présents aussi par solidarité dans toutes les régions du pays.

Le chiffre global de la grève n'était pas encore connu vendredi en soirée, mais l'objectif était de faire au moins aussi bien que lors de la précédente manifestation, en 1991, qui avait rassemblé 500'000 personnes.

"Le début d'un mouvement plus fort"

Pour l'USS, le 14 Juni 2019 entre dans l’histoire récente de la Suisse comme la plus grande manifestation politique. "L’économie et la politique doivent faire davantage pour faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce n’est pas la fin d’une mobilisation préparée depuis des mois, mais bien le début d’un mouvement pour l’égalité encore plus large, mieux interconnecté et donc plus fort", écrit le syndicat dans un communiqué.

Vendredi, certaines militantes ont pris possession de l'espace public avant même le lever du jour, comme à Lausanne où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en pleine nuit autour d'un feu de joie sur la place de la Riponne.

 

 

Le chef-lieu vaudois a aussi vu défiler quatre femmes au sommet de sa cathédrale où, pour la première fois en 600 ans d'histoire, la fonction de guet est passée en main féminine. Autre bâtiment emblématique de Suisse, la tour Roche à Bâle, la plus haute du pays, a projeté le logo de la grève sur sa façade aux premières heures du jour.

Parmi les autres actions symboliques, de nombreuses rues et places ont été rebaptisées dans plusieurs villes. Souvent avec les noms de personnages historiques féminins, parfois de façon fantaisiste, comme à Fribourg où la place Georges-Python a été transformée en Georgette-Pythonne.

Clitoris en balade

A Neuchâtel, c'est une autre figure masculine de la ville, David De Pury, qui a fait les frais des féministes. Sa statue a été habillée de violet, la couleur du mouvement. A Sion, la place de la Planta s'est notamment égayée aux chants d'un "Choeur de doléances", créé pour l'occasion par le collectif Les Indociles.

De leur côté, les militantes zurichoises ont fait parler d'elles en se baladant en ville avec la reproduction géante d'un clitoris, tiré sur un chariot. Elles ont aussi bloqué en début d'après-midi, et durant près de deux heures, le trafic des trams aux abords de la gare en se plaçant sur les voies avec des banderoles et des caddies à commission.

 

 

Décentralisée et multiforme, la grève a connu deux moments unitaires à travers tout le pays. Le premier à 11h00 avec la lecture de l'appel à la grève, comme à UniMail à Genève où les étudiantes ont conclu cette déclaration solennelle en lançant des confetti violets et en scandant le slogan "Emancipation!".

L'autre heure marquante de la journée a été 15h24, instant à partir de laquelle les femmes ne sont plus payées, selon les statistiques de la différence salariale entre les sexes. A Delémont par exemple, sur la place de la Gare, une énorme clameur s'est élevée à cette heure symbolique, à coups de sifflet, de louches et d'autres ustensiles de cuisine.

 

 

Bain de foule à Berne

Du côté du monde politique, plusieurs conseillères nationales, en session à Berne, se sont octroyé une pause à 11h00 devant le Palais fédéral. Accompagnées par la conseillère fédérale Viola Amherd et majoritairement vêtues en violet, elles ont été acclamées par les milliers de personnes présentes sur la place. Les parlementaires ne se sont toutefois pas attardées pour ne pas laisser leurs homologues masculins voter sans elles.

 

 

Une autre conseillère fédérale, Simonetta Sommaruga, s'est déplacée vendredi matin à Lausanne. Entourée des cinq conseillères d'Etat du gouvernement vaudois, la ministre socialiste est allée débattre des inégalités de genre avec les étudiantes et étudiants du gymnase du Bugnon.

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