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Gripen: les électeurs du centre ont fait penché la balance

La moitié des électeurs se classant au centre de l'échiquier politique a voté contre l'acquisition des Gripen le 18 mai dernier.

23 juil. 2014, 13:00
Plakat der Befuerworter zum Gripen Kauf in Wohlen (AG) am Donnerstag, 24. April 2014. Am 18. Mai 2014 stimmen die Schweizer Stimmberechtigten ab ueber das Bundesgesetz ueber den Fonds zur Beschaffung des Kampfflugzeugs Gripen. (KEYSTONE/Walter Bieri)

Lors de la votation du 18 mai dernier sur les Gripen, les électeurs n'appartenant à aucun parti et se classant eux-mêmes au centre de l'échiquier politique ont fait pencher la balance du côté du "non". La moitié de ces personnes a en effet refusé le fonds d'acquisition de l'avion de combat, selon la dernière analyse VOX.

Contrairement aux votations précédentes sur l'armée, le soutien sans faille - ou du moins majoritaire - des électeurs du centre a fait défaut aux Gripen. Cela a fortement contribué au rejet de la loi sur le fonds d'acquisition, constate la dernière analyse VOX de l'institut gfs.bern et de l'Université de Zurich, publiée mercredi.

Parmi les sympathisants des partis interrogés lors de l'analyse, les partisans de l'UDC l'ont approuvée à 81%, ceux du PDC à 72% et ceux du PLR à 63%. Les sympathisants des partis de gauche ont sans surprise massivement voté contre l'objet.

Quasiment personne n'a considéré cette votation comme une question de principe pour ou contre l'armée, contrairement à d'autres votations sur ce sujet, avance par ailleurs l'analyse VOX. Même au sein des partisans d'une armée forte, l'achat de nouveaux avions de combat n'a pas été considéré comme une nécessité vitale. Ainsi, 24% d'entre eux ont déposé un "non" dans l'urne.

Coûts trop élevés et couacs

Les raisons qui ont poussé les votants à rejeter l'achat des Gripen sont variables, poursuivent les analystes. Un tiers de ces personnes a estimé que les coûts prévus - 3 milliards de francs - étaient trop élevés, ou qu'il était possible de les utiliser de manière plus judicieuse.

S'y ajoutent les électrices et les électeurs qui ont rejeté le choix du Gripen comme nouvel avion de combat (13%), ceux qui demandent une réorientation générale de l'armée (13%) ou qui sont fondamentalement contre l'armée (9%).

Les couacs ayant émaillé la campagne de votation ont également pesé. Les questions autour du rôle joué par la Suède et le constructeur Saab dans la campagne, ou encore la publication de documents confidentiels, ont échaudé 6% des votants.

Participation plus élevée à gauche

La participation a été particulièrement élevée chez les votants de gauche. La mobilisation des amis de l'armée dans les derniers jours de la campagne, espérée par les partisans du Gripen, n'a pas eu lieu, selon l'analyse VOX.

Par ailleurs, les hommes ont voté plus souvent en faveur des avions (53%) que les femmes (42%). Pour les hommes, le taux de "oui" était nettement plus élevé parmi le personnel militaire (58%), actuel ou ancien, que parmi les personnes n'ayant jamais fait partie de l'armée (36%).

L'analyse VOX repose sur un sondage représentatif réalisé auprès de 1510 personnes ayant le droit de vote. La marge d'erreur se situe à +/- 2,5%.

La Confédération soumettra les analyses des résultats des votations fédérales à un appel d'offres, avait décidé début juillet le Conseil fédéral. L'institut gfs.bern et les universités de Zurich, Berne et Genève pourraient ainsi perdre un mandat juteux. La procédure d'appel d'offre portera sur la période 2016 à 2019.

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