La neige s'est faite cet hiver plus rare que d'habitude en dessous de 2000 mètres. Les abondantes chutes d'or blanc du début de saison ont vite fait place à des températures douces, et un danger d'avalanches important. Avec 32 morts, le bilan dépasse la moyenne.
Le mercure s'est hissé à des niveaux proches des records. Corollaire, de nombreux sites de sports d'hiver perchés entre 1500 et 1800 mètres se sont retrouvés sans manteau neigeux pendant la période de Noël. Une situation qui ne s'était plus vue depuis l'hiver 1989/1990, récapitule lundi l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF).
Les premiers mois de 2015 se sont inscrits dans la même tendance, à l'exception de février. La façade sud des Alpes a joui d'un enneigement légèrement plus favorable que le versant nord.
Le Jura et le Plateau central se sont démarqués, affichant de nombreux jours de neige en dépit des températures élevées. Cela est dû à l'interaction entre le temps froid et des précipitations tombées au bon moment, explique l'institut fédéral.
Un paradoxe en a résulté. Il a été symbolisé le 31 décembre par une couverture en or blanc supérieure à Zurich (38 cm) à celle des stations grisonnes de Davos (32 cm) et St-Moritz (13 cm).
Hiver dangereux
La mauvaise constitution du manteau neigeux a entraîné un danger d'avalanche supérieur à la moyenne, souvent de degré 3, soit "marqué". Le Valais a été particulièrement concerné.
Les coulées ont tué 32 personnes, ce qui est au-dessus de la moyenne pluriannuelle de 25 victimes. Le drame le plus meurtrier s'est joué le 31 janvier au Piz Vilan (GR). Cinq membres d'un groupe de touristes du Club alpin suisse y ont perdu la vie. Le 21 février, quatre Italiens sont morts au Grand-Saint-Bernard (VS).
Sur les victimes dénombrées, 22 ont été tuées lors de randonnées. Les dix autres sont des skieurs et des surfeurs surpris en train de faire du hors-pistes.