Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Hôpital Riviera-Chablais: le centre hospitalier affronte de graves difficultés financières

L’Hôpital Riviera-Chablais situé à Rennaz (VD) est en proie à de graves difficultés financières. Les cantons de Vaud et du Valais ont ordonné un audit.

29 avr. 2020, 16:31
/ Màj. le 29 avr. 2020 à 18:39
L'hôpital Riviera-Chablais fait face à d'importantes difficultés financières.

L’hôpital Riviera-Chablais (HRC) affronte de graves difficultés financières. Vaud et Valais ont ordonné un audit. Ils vont accorder une garantie d’emprunt de 80 millions pour assurer la viabilité financière à court terme de l’établissement qui a ouvert en automne dernier à Rennaz (VD).

«La situation financière est aujourd’hui grave», a déclaré mercredi devant la presse la conseillère d’Etat vaudoise Rebecca Ruiz. L’hôpital devrait boucler l’année 2019 sur un déficit de 17,9 millions de francs, alors que six millions étaient prévus.

La situation financière est aujourd’hui grave.
Rebecca Ruiz, conseillère d’Etat vaudoise

«Ces chiffres ne nous sont connus que depuis quelques jours. Nous savions que le déficit serait plus important que prévu. Mais nous n’imaginions jamais que ce serait à ce point-là», a poursuivi la ministre.

D’après l’hôpital, des activités planifiées n’ont pas pu avoir lieu en raison du déménagement reporté de mai à novembre. L’an dernier, le HRC avait déjà reçu un soutien exceptionnel de Vaud et du Valais à hauteur de 15,5 millions pour frais de déménagement et de pré-exploitation, a relevé Mme Ruiz.

Déficit aussi en 2020

Pour 2020, le HRC a présenté un budget également largement déficitaire, à hauteur de 16,9 millions de francs. Un montant qui ne comprend pas l’impact financier du Covid-19, a précisé Mme Ruiz.

De même, les coûts de construction ont pris l’ascenseur. Estimé à 353 millions en 2012, le coût final global devrait finalement atteindre près de 440 millions de francs, selon l’HRC. «Ce montant définitif reste à consolider et à confirmer», a précisé Rebecca Ruiz. «Il s’agira de comprendre comment de tels écarts ont été possibles».

Emprunt sans garantie

«Pourquoi y-a-t-il urgence? C’est en raison du manque de trésorerie de l’hôpital», a relevé le chef du Département des finances Pascal Broulis. «Sur le volet sanitaire, la confiance est totale. Mais nous devons impérativement remettre une assise sur le plan financier».

Ce qui inquiète les gouvernements, c’est que l’HRC a procédé en début d’année à un emprunt de 20 millions sans garantie dans une banque extérieure au canton. Probablement pour le paiement de salaires, le matériel. «Ce n’est pas illégal, mais l’établissement aurait dû au moins prévenir les cantons», a estimé Mme Ruiz.

Payer les salaires

Pour permettre au HRC de faire face à ses obligations financières, les gouvernements vaudois et valaisans souhaitent octroyer une garantie temporaire de 80 millions de francs, à charge pour trois quarts du canton de Vaud et un quart du Valais.

«L’objectif est que la rallonge de 60 millions qui représente la part vaudoise puisse être accordée lors de la prochaine séance du Grand Conseil le 12 mai», a indiqué M.Broulis. Faute de quoi, l’HRC – qui compte 1500 employés – sera en danger de ne pas pouvoir payer les salaires.

Le Conseil d’Etat valaisan s’est d’ores et déjà prononcé favorablement sur sa part de 20 millions. La garantie définitive sera présentée aux deux parlements d’ici début 2021 au plus tard, lorsque les coûts finaux et l’ampleur des problèmes de trésorerie seront connus.

Faire la lumière

«Nous voulons faire toute la lumière», a poursuivi Mme Ruiz. Une «analyse approfondie» de la situation sera menée par des experts externes. Et ceci tant sur les coûts de construction et les aspects financiers que sur la gouvernance de l’établissement.

Un audit sera ainsi confié au Contrôle cantonal des finances (CCF) vaudois, en collaboration avec l’inspection des finances valaisanne. La société BDO Visura se penchera sur la gouvernance de l’établissement. Les conclusions et recommandations sont attendues pour le début de l’été.

Organisation médicale

Inauguré l’été dernier, le nouveau site à Rennaz a accueilli en novembre ses premiers patients. Dès ses débuts, il a fait l’objet de critiques, notamment pour des problèmes d’absentéisme, de cohabitation entre nouveaux collègues, de temps d’attente trop longs aux urgences ou d’annulations d’opérations.

En mars dernier, la direction avait fini par appeler à la rescousse l’ancien directeur du CHUV. Pierre-François Leyvraz a été chargé d’examiner l’organisation médicale.

Dans un communiqué publié jeudi, l’hôpital énumère les difficultés de 2019, année de transition, qui ont généré un «lourd déficit». Pour le budget 2020, l’établissement a pris plusieurs mesures d’assainissement, dont une baisse de 2,5% de la masse salariale (effet 2020: 2 millions). Une réorganisation de la direction financière est en cours. La direction présentera d’ici septembre un programme strict de retour à l’équilibre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias